Algérie

Mines et carrières: L’Algérie veut valoriser son marbre



Mines et carrières:  L’Algérie veut valoriser son marbre




Le marbre du célèbre Chrysler Building de New York, un gratte-ciel de 319 mètres, provenait de Bouhanifia, alors qu’il est étiqueté «marocco marble».

Le ministère de l’Energie et des Mines veut relancer la filière marbre et des avis d’appel d’offres seront lancés bientôt pour développer la production de ce matériau.

A cet effet, une journée conférence-débat sur les marbres et les pierres décoratives a été organisée hier au siège du ministère par l’Agence nationale de géologie et du contrôle minier.

L’objectif des organisateurs de cette rencontre est de rappeler «l’importance du secteur minier algérien en matière de marbres et de pierres ornementales et la nécessité de le valoriser par l’exploitation et la production pour enrichir la gamme nationale des produits et gagner ainsi des parts du marché local pour freiner l’importation».

Selon le directeur général des mines, Mohamed Tahar Bouarroudj, qui intervenait au nom du ministre, la production nationale de marbre ne couvre que 25% de la demande nationale, alors que les importations ont atteint 6 milliards de dinars.

Il s’agit, selon l’orateur, de sensibiliser tous les intervenants dans les métiers du bâtiment pour développer la filière et freiner les importations.

La journée a été rehaussée par la présence de deux chercheurs américains qui travaillent sur l’histoire et la géographie du marbre depuis l’Antiquité.

Le docteur Annewies van den Hoek, professeur à l’université de Harvard, et le docteur John Herrmann, conservateur au Museum of Fine Arts de Boston, qui ont déjà séjourné en Algérie en 2006 et 2008, ont donné une conférence sur le négoce international des marbres algériens.

On a appris par exemple que le marbre du célèbre Chrysler Building de New York, un gratte-ciel de 319 mètres, provenait de Bouhanifia, alors qu’il est étiqueté «morocco marble», qui est plus facile à prononcer en anglais

Le marbre de la Maison-Blanche aussi aurait été produit en Algérie.

Les marbres algériens auraient servi à orner plusieurs édifices aux Etats-Unis. Et, bien avant, les Romains les ont utilisés pour leurs monuments en Italie et dans la région méditerranéenne. Cette donnée peut servir de carte de visite pour les exportations futures.

Si aucune date n’a été communiquée pour les avis d’appel d’offres, l’on sait par contre que l’Entreprise nationale du marbre (Enamarbre) a été relancée. Selon son directeur général, El Hadi Belaribi, l’entreprise a réalisé une petite opération d’exportation de marbre rouge de Kristel (ouest du pays). Ainsi, la carrière de Kristel a été rouverte et son activité a repris après un arrêt d’une dizaine d’années.

L’Enamarbre qui a bénéficié d’une enveloppe financière après le passage de son dossier au CPE pour acquérir des équipements va faire des acquisitions pour relancer son activité à Skikda. Son ancienne usine avait été détruite par l’accident de l’usine de GNL en 2004.

L’usine de Sig aussi va être relancée, selon le directeur de l’entreprise.

Si elle vise l’exportation, l’entreprise veut avant tout satisfaire les besoins nationaux et arrêter les importations. L’enveloppe de 29 millions de dollars devrait être consommée en trois ans. Son programme de développement vise à multiplier sa production par trois et par quatre d’ici 2016 pour les blocs et les dalles.

Mais le renforcement du nombre d’intervenants est nécessaire pour valoriser le potentiel national qui reste important.


* Photo: Une carrière de marbre à Batna.


Liès Sahar



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