Tindouf, bientôt un 2ème El-Hadjar
Les travaux de réalisation du tronçon routier reliant Gara-Djebilat à Hassi Abdellah, dans la wilaya de Tindouf, enregistrent un taux d’avancement «appréciable», et ce projet doit être «achevé et opérationnel avant la fin de l’année en cours», selon la direction des Travaux publics (DTP) locale, reprise par l’APS.
Un responsable de la DTP de Tindouf a rappelé que l’opération est réalisée en trois lots. Le plus important tronçon a été concrétisé en l’espace de 3 années et il ne reste que 8 kilomètres pour l’achever. Un autre tronçon d’une longueur de 30 kilomètres, totalement bitumé, vient d’être réceptionné, indique la même source soulignant «l’importance vitale» de ce projet dans le désenclavement de cette région et dans les facilités qu’il offrira aux populations locales pour les besoins de leurs déplacements vers le chef-lieu de la wilaya. Cet important projet s’ajoutera aux autres opérations initiées au profit de cette région de l’extrême sud-ouest du pays, inscrites au titre des programmes sectoriels centralisés ou du programme complémentaire. Les pouvoirs publics ont octroyé une enveloppe globale de plus de 1,6 milliard de dinars pour leur concrétisation.
Les autorités locales accor-dent une attention particu-lière à ce projet routier pouvant donner une impulsion certaine au développement de cette région et permettre l’exploitation des gisements miniers de Gara-Djebilat, créant ainsi de nombreux emplois et une richesse non négligeable pour la wilaya de Tindouf.
Après les Brésiliens, les Chinois
Des experts de l’entreprise brésilienne Companhia Vale do Rio Doce ont effectué récemment une visite de prospection en Algérie des gisements de Gara-Djebilet et de Mechri Abdelaziz, situés à 170 km au sud-ouest de Tindouf. Le déplacement des experts de cette entreprise d’envergure internationale dans l’exploitation minière s’inscrit dans le cadre d’accords liant le ministère de l’Energie et des Mines aux entreprises mondiales d’investissement intéressées par les richesses minières algériennes.
Le gisement de Gara-Djebilet, notamment, est considéré comme l’un des plus importants au monde au vu de ses réserves. Cependant, sa position enclavée en plein désert, loin des ports et des voies ferroviaires, avait jusqu’à présent constitué un frein à son exploitation. Des études avaient déjà été menées dans les années 1970, pour sa mise en valeur, mais les coûts colossaux et les problèmes techniques liés à la réalisation d’une ligne de chemin de fer reliant le Sud de la wilaya de Tindouf et Bechar, n’avaient pas permis d’établir la rentabilité d’une création d’un deuxième pôle sidérurgique sur la côte Ouest du pays. Les Brésiliens et autres investisseurs étrangers ont, semble-t-il, intégré les difficultés technologiques pour bâtir désormais des solutions rentables, malgré les lourds investissements nécessaires. Le même intérêt a été relevé par Chakib Khelil, lors de sa visite en Chine en juin dernier. Depuis, il est prévu que des délégations chinoises effectuent des visites en Algérie afin de garantir la poursuite des négociations relatives à l’approfondissement de la coopération et du partenariat dans le domaine de l’Energie et des Mines, notamment les dossiers exposés lors des négociations de Chakib Khelil en Chine autour de la participation des compagnies chinoises dans des projets pétrochimiques et l’exploitation des mines d’uranium et des gisements de fer de Gara-Djebilet.
L’intérêt porté par les compagnies chinoises, en premier lieu aux gisements de fer de Gara-Djebilet et à un degré moindre à la mine de Mechri Abdelaziz proche d’elle, est renforcé par la possibilité d’exporter une partie des réserves vers l’Europe ou vers d’autres pays, en plus de l’éventualité de les exploiter pour soutenir l’industrie chinoise plus tard.
Du fer, mais aussi du gaz
Les réserves globales de ces deux gisements constituent dans le Sud-Ouest du pays un potentiel minier relativement important de l’ordre de plus de trois (3) milliards de tonnes de minerai de fer. Les réserves exploitables de Gara- Djebilet sont de l’ordre de 1,7 milliard de tonnes à 57% de fer, localisées dans deux lentilles importantes: Une lentille dite «Ouest» avec 780 millions de tonnes et une lentille dite «Centre» avec 900 millions de tonnes. Les réserves de Mechri Abdelaziz sont de l’ordre de 700 millions de tonnes de minerai pour une teneur moyenne de 52,45% de fer. Les différentes études menées dans les années 1970 ont confirmé que l’extraction du minerai sera faite à ciel ouvert, alors que son évacuation peut se faire soit par la Méditerranée (1.500 km de voie ferrée à réaliser), soit par l’Atlantique où plusieurs solutions avaient été envisagées.
Mais ce que la majeure partie de l’opinion ne sait pas, c’est la présence de gisements de gaz naturel. Plusieurs découvertes de gaz naturel ont effectivement été mises en évidence dans le Sud-Ouest algérien, à quelque 550 km des gisements de fer de Gara-Djebilet et Mechri Abdelaziz. Ces sites potentiels découverts dans les années 1980 se situent dans la cuvette de Sbaa et dans le bassin de Reggane. La production de gaz naturel à proximité de ces gisements serait un élément d’appréciation important dans le cadre d’une vision globale d’un projet intégré visant à l’extraction du minerai de fer et son enrichissement sur place avant transport par le procédé de réduction directe.
Réda Amarni
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Posté Le : 12/09/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com