« L?économie de marché ne crée pas d?emplois ! »
Rencontré en marge de la rencontre sur la PME, organisée par la wilaya, le chercheur Miloud Halbouche, expert en gestion des ressources humaines, nous parle des contraintes et des rares atouts dont dispose l?Algérie pour s?arrimer au développement humain. Quel diagnostic faites vous du développement en Algérie ? D?emblée, l?observateur averti ne peut que constater, preuves à l?appui, qu?il existe d?énormes écarts entre notre pays et les économies du pourtour méditerranéen que nous prenons comme référence. Parce qu?ils appartiennent à la même sphère géoéconomique que nous, ce qui facilite grandement les comparaisons. Quelle est la problématique du développement ? Nous devons faire un effort sérieux afin de répondre à un double objectif. Régler la problématique de l?emploi et du chômage, d?une part, et répondre d?autre part à l?exigence de compétitivité sur les marchés, y compris internationaux. A priori ces deux objectifs peuvent paraître contradictoires au niveau de la démarche mais qui peuvent trouver un terrain de conciliation au niveau de l?entreprise. La PME algérienne peut-elle assumer toute seule cette démarche ? Aucune PME au monde ne peut assurer à elle seule ce développement. Elle a besoin d?un environnement qui se fixe comme objectif d?être plus producteur d?opportunités que producteurs de menaces pour l?entreprise. Les enquêtes de la banque mondiale l?ont bien démontré, le patron d?une PME algérienne perçoit son environnement comme étant la plus redoutable menace. Il faut se rendre à l?évidence, l?environnement est plus un producteurs de menaces multiples que d?opportunités. Ne s?agit-il pas d?un véritable changement de stratégie ? En effet, il faut mettre en place un certain nombre de politiques, voire une nouvelle stratégie qui nous permette de changer de cap. Il ne faut pas oublier qu?à la base, c?est un problème d?état d?esprit et de culture d?entreprise. Qui sont les acteurs de cette stratégie ? Ce sont tous les espaces qui gravitent autour de l?entreprise et qui occupent son environnement. Ce sont les opérateurs du marché, ceux de l?administration, des collectivités locales, les prestataires de services, les banques et l?ensemble du système financier? tous ces acteurs ont réellement besoin d?être non seulement réformés mais d?être refondus. Cette refondation doit commencer par le commencement, c?est-à-dire par un changement radical de l?état d?esprit et de la culture d?entreprise. Il y a également l?hostilité de l?environnement international ? C?est vrai et en même temps c?est déterminant. Car dans moins de 10 ans nous serons intégrés dans une zone de libre échange. Par quoi peut-on expliquer l?absence de dynamique de développement ? Le premier atout serait la volonté de réforme. Cette volonté s?exprime de manière différentielle selon les espaces. Lorsque la douane se réforme parce qu?il existe une volonté de réforme, d?autres secteurs ne veulent pas se réformer entre les espaces Qu?en est-il du chômage en Algérie ? Les données de 2003 le situent à un taux de 26%. Les données ont certainement changé depuis. Il devrait être entre 15 et 16%. Quelle est votre appréciation face aux soins palliatifs de type ANSEJ, Emploi de jeunes? ? Toutes ces initiatives donnent des résultats qu?il faut traduire en terme de bilan. L?alternative vous semble-t-elle sérieuse, tiendra-t-elle la route ? Ce sont des dispositifs relativement nouveaux, qui s?adressent à des populations non qualifiées. Il faut leur laisser le temps de s?adapter.
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Posté Le : 02/05/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yacine Alim
Source : www.elwatan.com