Algérie

Miloud Chorfi revient sur la présence coloniale en Algérie Le RND renvoie dos à dos la France et la Turquie


Miloud Chorfi revient sur la présence coloniale en Algérie Le RND renvoie dos à dos la France et la Turquie
Les déclarations du porte-parole du RND interviennent dans un contexte marqué par la volonté de certains lobbies d'orienter le débat sur l'histoire à des fins inavouées.
'Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et le président français Nicolas Sarkozy sont à placer dans la même case du colonialisme.' Cette déclaration est du porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Miloud Chorfi, samedi à Batna. Miloud Chorfi a également reproché à 'ceux qui défendent aujourd'hui les Turcs' d'avoir 'oublié que la Turquie n'a eu aucune position en faveur de l'Algérie au cours de la guerre de libération'. Et d'ajouter que 'les excuses du président turc, à Alger en 1986, sont venues 'bien tardivement''. 'L'Algérie est un pays capable de conduire ses affaires sans les fetwas et les injonctions extérieures', a-t-il conclu. Dans son intervention, Miloud Chorfi a aussi qualifié le 'tollé' suscité par la réaction du SG du RND aux accusations de génocide contre les Algériens portées contre la France par Erdogan de 'tentative pour semer la confusion au sein du peuple algérien'. Le FLN avait, en effet, curieusement applaudi la déclaration du Premier ministre Turc alors qu'il s'agissait d'une ingérence dans les affaires internes du pays. Le parti de Belkhadem avait jugé que M. Erdogan n'avait fait qu'exprimer une 'exigence historique' de l'Algérie.
En réaction au vote en France en décembre dernier d'un texte de loi réprimant la négation du génocide arménien, Erdogan avait tenté une diversion en accusant le président Sarkozy de jouer sur 'la haine du musulman et du Turc', et la France d'avoir 'commis un génocide en Algérie lors du processus d'indépendance'.
Ce n'est pas la première fois qu'un responsable du RND revient sur la question de l'histoire et notamment la 'présence' turque en Algérie qui a duré plus de trois siècles. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a saisi l'occasion de la réunion du conseil national du RND le 7 janvier dernier pour appeler officiellement la Turquie à cesser de faire de la colonisation française en Algérie un 'fonds de commerce à des fins politiques domestiques'. 'Chacun est libre dans la défense de ses intérêts, mais personne n'a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce', a-t-il souligné, non sans rappeler pour ceux qui seraient tentés par le révisionnisme que la Turquie 'avait voté à l'ONU contre la question algérienne pendant la guerre d'Indépendance contre la France'. 'La Turquie, qui était membre de l'Otan pendant la guerre d'Algérie, et qui l'est encore, avait participé, de par sa qualité de membre de cette Alliance, à fournir des moyens militaires à la France, dans sa guerre en Algérie, au moins par l'achat d'une bombe larguée en Algérie ou d'une balle tirée contre des Algériens', a-t-il ajouté. Dans une brève rétrospective des relations entre l'Algérie et la Turquie, il a rappelé que la flotte militaire algérienne ayant pris part à la bataille de Navarin, en 1827, opposant les Ottomans à la coalition militaire française, anglaise et russe, 'a été entièrement détruite'.
'Même le dey Hocine avait quitté le pays trois jours après l'invasion d'Alger par les troupes militaires du roi Charles X en 1830', a-t-il encore souligné. Le débat sur l'histoire promet des révélations sur une période considérée jusque-là taboue dans le discours officiel.
S T
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