Algérie

MILOUD CHORFI À PROPOS DE LA LOI SUR LA REPRESENTATIVITE DES FEMMES DANS LES ASSEMBLEES ELUES : «Ceux qui sont contre cette loi étaient les premiers à la revendiquer»



Lors d'une rencontre régionale sur «les réformes et la participation politique de la femme», à Bouira, qu'il a présidée, Miloud Chorfi, porte-parole du RND, n'a pas ménagé les partis de l'Alliance présidentielle qui s'étaient montrés réticents vis-à-vis du projet de loi organique fixant les modalités d'élargissement de la représentativité des femmes dans les assemblées élues.
Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Ainsi, ce texte, qui a été longuement débattu à l'APN et qui a fait couler beaucoup d'encre, notamment du côté des islamistes, mais également des députés FLN et du PT, qui se sont tous montrés contre le système des quotas, a fait réagir le responsable du RND qui était très à l'aise en indiquant que le projet de loi est soutenu par le RND «globalement et dans le détail». Selon le conférencier, le projet de loi proposé par le président de la République «est venu réparer une injustice existante au sein de notre société vis-à-vis d'une frange qui représente 49,5 % de la population mais dont la représentativité ne dépasse pas les 10 % au sein de l'APN, du Sénat et les Assemblées locales». Revenant sur les péripéties qui ont caractérisé les débats au sein de l'APN sur ce projet de loi, M. Chorfi s'est dit très déçu par la désaffection des partis de l'Alliance présidentielle de son texte, mais a néanmoins rappelé que «l'Alliance telle que conçue au sein du RND, s'est toujours faite autour du président de la République et son programme, et non autour des partis». En outre, et au sujet des islamistes qui se sont montrés hostiles à toute idée de quotas de femmes dans les Assemblées élues, le porte-parole du RND a indiqué que dans un passé récent, ce sont ces partis qui demandaient des quotas, mais après avoir remarqué que les femmes qui s'impliquaient dans la politique et la vie active n'étaient pas celles qu'ils espéraient, ils se sont ravisés. Pour sa part, Me Nouara Saâdia Djaâfar, ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, présente également à cette rencontre régionale tenue au niveau du théâtre communal Salah-Saâdaoui de Bouira, qui a regroupé quelque 300 femmes représentant dix wilayas du centre, dont Alger, a dénoncé les propos tenus par un député islamiste qui accuse le projet d'asservir la femme et de la renvoyer à l'époque de l'esclavagisme. «Ce sont ces mentalités rétrogrades qui vont mettre la femme dans l'asservissement et l'esclavagisme et non le projet qui est venu pour la libérer et lui offrir la chance de décider d'elle-même et d'être la maîtresse de son destin, de démontrer ce dont elle est capable». dira-t-elle.


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