Algérie

Miloud Brahimi appelle à la révision du code de la famille



L'avocat et militant des droits de l'homme, Me Miloud Brahimi, a encore une fois mis la lumière sur les «injustices et les inégalités» que regroupe l'actuel code de la famille. Invité à la radio nationale, hier, il s'est déclaré très sceptique quant à l'émancipation de la femme algérienne, particulièrement durant les dernières années.Selon lui, aucun avancement n'est enregistré et le combat pour les droits de la femme s'est complètement essoufflé. Me Brahimi a insisté sur la nécessité de la promulgation du code de la famille, puisque la femme reste mineure et a toujours besoin de tuteur (wali), et ce malgré le poste important qu'elle peut occuper dans sa vie professionnelle. Il a appelé à s'appuyer sur l'ijtihad, qui fait partie du corpus législatif islamique, pour faire évoluer certaines règles rigides. Plus explicite, il a déclaré :
«Je sais que l'Islam a apporté beaucoup de choses à la femme, mais il faut respecter les droits qui ont été donnés à la femme par l'Islam. Il faut respecter le principe fondamental des libertés de conscience, d'opinion et de croyance. Je suis pour la laïcité», a-t-il plaidé, ajoutant dans ce contexte que «la laïcité n'est pas synonyme d'athéisme. Il existe, en matière de droits de la femme, une certaine volonté politique, mais sur le terrain les choses ne s'améliorent pas».
Le code de la famille, a-t-il rappelé, doit être revu, amélioré, pour que la femme devienne réellement l'égale de l'homme. La femme doit s'imposer et se battre pour arracher ses droits car, selon lui, l'APN ne peut pas lui offrir «ce luxe». Il a estimé que rien ne se fait dans ce sens, ces dernières années, «le combat s'est essoufflé». «Laisser à la future APN le soin de réviser la Constitution est un risque, parce qu'elle sera à l'image de la prochaine Assemblée nationale», a-t-il expliqué.
Il a rappelé, dans le même contexte, le rôle joué par les femmes durant la guerre de Libération nationale et durant la décennie sanglante. Il a regretté, toutefois, que le Printemps arabe n'ait pas été accompagné d'un débat sur les droits de la femme. Selon l'invité de la radio, «l'arrivée de certains courants islamistes au pouvoir menace les libertés et les droits des femmes dans les pays arabes».
Le militant des droits de l'homme a salué la forte présence de la femme dans certaines professions, notamment dans le secteur de la justice. «Il serait plus efficace d'assurer des quotas pour les femmes dans certaines administrations publiques à travers un texte de loi. La femme reste toujours sous-représentée au niveau du gouvernement et du Parlement.» Et de conclure : «Beaucoup d'hommes ne sont pas assez mûrs pour accepter que la femme joue le rôle qui doit être le sien.»


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