Mille ans de l'histoire d'Alger à la place des Martyrs

Fin de la première phase des fouilles menées à la place des Martyrs, où plusieurs vestiges ont été trouvés lors du lancement du chantier du métro d'Alger.«Le personnel qui a participé à ces travaux est en post-fouille. Il est en train d'analyser et de traiter toutes les données collectées pour produire des rapports sur chaque étape et sur chaque zone. Bientôt, nous allons commencer à fouiller la dernière zone. Une opération qui va durer quelques mois. La zone, qui deviendra plus tard le musée du site, a été recouverte in situ, à l'endroit où l'on a découvert des vestiges. On se prépare donc à lancer la deuxième phase», a précisé Farid Ighilahriz.Selon lui, les fouilles ont été menées avec l'Institut français de recherche en archéologie préventive (INRAP). «Nous avons trouvé des structures construites des différentes étapes qu'a connues cet endroit en terme d'occupation. Ces vestiges archéologiques représentent deux mille ans d'histoire de cette partie d'Alger. Cela remonte de la période de Juba II à la colonisation française», a-t-il ajouté.Mais pourquoi les vestiges se trouvent-ils sous terre?' «A un moment donné, on sait qu'ils avaient déboisés pour construire une zone urbaine. Le déboisement avec la pluie a favorisé l'écoulement de sédiments qui ont recouverts cet endroit assez bas. A leur arrivée, les Français ont détruit certains vestiges et monuments. Ils se sont attaqués à tout ce qui symbolisait le pouvoir politique et le domaine religieux. C'est-à-dire le palais du Bey et la mosquée Al Sayida.Nous avons trouvé des traces de destruction de ces vestiges», a répondu le directeur du CNRA. Avec une commission du ministère de la Culture, les experts du CNRA vont décider de ce qui peut être garder après les fouilles et ce qui ne le sera pas. «Il ne faut pas oublier que la fouille archéologique est également un processus de destruction, c'est comme si en lisant un livre à partir de la dernière page, on déchirait chaque page lue.Nous avons décidé de sauvegarder les pages significatives, représentatives de notre patrimoine et des valeurs de chaque époque et de chaque période. Nous allons donc laisser des témoignages de chaque période en prenant en considération le futur circuit muséal qui sera pris en charge par les spécialistes et les scénographes», a indiqué Farid Ighilahriz, lui-même archéologue.