Algérie

Militantisme féminin



Des signes très apparents montrent que le débat sur la faible représentation de la femme dans les institutions politiques et publiques replonge dans le passé pour lui emprunter les mêmes arguments qui ont naguère conduit, ou contraint, les autorités à leur réserver des quotas de sièges au sein des Assemblées nationale et locales. L'Assemblée populaire nationale (APN) issue du vote du 12 juin dernier est masculine à 91,65%. Il n'en fallait pas plus pour que les voix commencent à se délier pour appeler à une exécution effective du principe de parité hommes-femmes dans le régime électoral actuel. Comment ' A travers un retour à la consécration des systèmes du quota, seule issue pour renforcer la représentation de la femme militante au sein des assemblées élues, considèrent les parties déçues par l'accession à l'APN de quelque 34 députées seulement sur 407 sièges.Ce résultat constitue-t-il vraiment une injustice, un anachronisme et une contradiction avec les textes de la loi relative au régime électoral, comme le laissent entendre les défenseurs de la cause des quotas pour les femmes ' Aussi réduit leur nombre, ces élues peuvent avoir la tête haute et représenter dignement leurs électeurs, et non ceux qui leur auront donné un quota. Rappelant dans ce sens que la parité hommes-femmes consacrée par le régime électoral actuel a été respectée en amont, quand on sait que 8.304 candidates figuraient sur les listes électorales, sur un total de 22.550 candidats, ainsi que les moins de 40 ans, qui étaient représentés à hauteur de 13.009 candidats, dont 5.743 femmes. C'est la sanction de l'urne qui n'a pas fait cadeau aux femmes.
Les causes de ce déséquilibre en matière de représentativité de la femme au sein de l'APN ne sont-elles pas à chercher ailleurs que dans la réservation d'office d'un quota qui n'obéit à aucune logique électorale et encore moins aux règles de la démocratie ' Sur un autre plan, il ne faut pas ignorer qui si on défend le principe des quotas pour les femmes on rejetterait automatiquement le nouveau régime électoral de la liste ouverte à la représentation proportionnelle avec vote préférentiel, sans panachage.
Le premier principe étant en parfaite contradiction avec le second, on demanderait dans ce sens un retour à l'ancienne loi portant régime électoral, basée sur le classement des candidats sur une liste bloquée ou liste fermée, où les électeurs ne peuvent modifier ni la composition ni l'ordre. La femme devrait dans ce cadre mériter son siège dans les assemblées élues. Et pour ce faire, elle devrait convaincre les électrices et les électeurs de leur accorder leurs voix lors du scrutin. Et, si elles sont victimes d'une exclusion par les responsables des formations politiques rien ne les empêcherait de former des listes indépendantes et de mener bataille électorale.
La carrière politique est une vocation qui va avec le militantisme, au féminin dans ce cas, souvent de longue haleine. Faut-il l'admettre, l'ambiance qui a entouré le dernier vote ne peut pas constituer un critère fort de mesure de la représentativité au sein de l'APN, ni féminine ni masculine, mais cela n'empêche pas de se préparer pour l'avenir. Les échéances électorales arrivent au galop, et pour celui ou celle qui nourrirait l'ambition de briguer un mandat électoral, il s'agit dès maintenant de préparer sa monture.
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