Militaires attaquent humanitaires… l'horreur !

Une Flottille de Paix, transportant pacifiquement 10 000 tonnes d'aides humanitaires (nourritures, médicaments, matériaux de construction…) pour les Gazaouis, s'est trouvée en face d'une véritable armada militaire israélienne inhumaine.

Cette flottille constituée, de bateaux turcs pour la plupart, voulait forcer pacifiquement le blocus qui frappe Gaza depuis 2007 à ce jour. Elle est sauvagement interceptée par la marine militaire d'Israël dans les eaux internationales, de surcroît: une dizaine de morts et une vingtaine de blessés. Bien loin des eaux territoriales de Gaza contrôlées de force par Israël. Les navires arraisonnés par l'État hébreux, nul ne sait ce qu'est devenue leur cargaison. C'est une piraterie à la somalienne. Par cette attaque ‘'sanguinaire,» Israël confirme son statut « d'État voyou.» Un million et demi de Gazaouis vivent, depuis environ quatre ans, dans un dénuement quasi total en raison des pénuries endémiques au vu et au su du monde entier à l'exception du monde arabe qui continue, hélas, à faire la sourde oreille à l'exemple de l'Égypte qui a osé fermer les quelques passages donnant sur la bande de Gaza prétextant éviter l'armement de Hamas. L'Algérie est le seul pays arabe à faire partie de la Flottille de la Paix avec, à son bord, Associations caritatives, civils et officiels. C'est sa manière ostentatoire pour dénoncer ce blocus qui n'a que trop duré.

 Le monde doit agir face à ce voyou international qui ne recule devant rien. Pas même devant les navires civils qui avaient pour seule arme – si s'en est une – du matériel humanitaire pour les Gazaouis, victimes du blocus inhumain qu'ils veulent affamer.

Si Israël agit de la sorte, c'est parce qu'il a reçu « le permis de tuer » Gazaouis, Palestiniens, Arabes, Musulmans. Il est béni, en cela, par d'autres États aussi assassins que lui. Ce sont des pompiers pyromanes. Ils volent avec les voleurs et pleurent avec la victime. Cette agression sanglante est, moralement, un acte de guerre déclarée par Israël contre le monde entier.

Israël n'est pas à son premier acte criminel de ce genre. Il considère qu'il a « le droit » de « pouvoir » commettre de pareils crimes parce que les USA « les tolèrent » et l'Europe « les avalisent. » A supposer que des pirates somaliens aient attaqué des navires au large d'Israël et tué des passagers israéliens, américains et/ou européens. Il n'est pas exclu que toute une armada de l'OTAN serait mobilisée pour sillonner la Méditerranée à la recherche des auteurs pour les appréhender et les punir. Des conventions israélo-américaines stipulent que les USA ne doivent jamais lâcher Israël quels que soient les actes commis, même les plus odieux. Pourtant, les Arabes ont lâché leurs frères palestiniens.

 Israël veut faire admettre à l'opinion internationale que Hamas, en tant qu'organisation terroriste – (ah bon !qui est le plus terroriste ?)- est responsable de la situation à Gaza, voire en Palestine omettant que la véritable menace de la paix émane bel et bien d'Israël lui-même qui refuse mordicus la création d'un État palestinien. Cependant, pour résoudre le conflit israélo-palestinien, une résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU a été définie en 1976 et acceptée par les États arabes de la région. Elle appelait à la création de deux États, en l'occurrence israélien et palestinien le long des frontières d'avant 1967.

Les principes importants étaient soutenus par le monde entier y compris les pays arabes et même Hamas. Vers la fin de son mandat, Bill Clinton a tenté de forcer la main aux Israéliens afin d'accepter la création d'un État palestinien. Il a failli aboutir, mais les Israéliens ont rompu les négociations. Aujourd'hui, cet échec se fait lourdement sentir dans la région. Ce qui est à retenir est que le droit international ne peut être imposé, encore moins appliqué par les États puissants si ce n'est de l'intérieur de leurs pays, c'est-à-dire par leurs propres peuples qui les ont portés démocratiquement à la tête de leurs pays respectifs. Cette ‘'autorisation de tuer» rend les Israéliens des assassins potentiels. La menace semble changer de camp. Ce n'est plus Hamas qui est terroriste, mais l'État hébreu. Ce qui explique que ce dernier n'a pas attendu son attaque contre les humanitaires pour s'afficher comme un État criminel. Son masque est tombé depuis longtemps : Sabra et Chatila (1981), l'agression contre le Liban (2008), l'agression contre Gaza fin 2009, l'attaque contre la flottille humanitaire (mai 2010). Ceci montre bien que le crime contre l'humanité est délibéré. Israël semble ‘'uriner,» voire ‘'déféquer» sur le monde entier. Ce qui explique pourquoi il s'est complètement détourné du dialogue humain pour s'appuyer, essentiellement, sur le dialogue des armes. Pourtant, beaucoup d'Israéliens sages et philosophes refusent cet état (État) de force.et préfèrent construire une paix juste et durable non seulement avec les Palestiniens, mais avec tous les pays arabes de la région et du monde.

Cette agression sanglante contre les humanitaires de ‘'la flottille de la paix» montre bien qu'Israël refuse la paix. Ce qui ne peut que l'isoler davantage sur la scène internationale. L'enquête internationale - (si enquête il y a) – ne débouchera sur aucune sanction contre Israël. Un État qui s'assoit souverainement sur les clauses de la 4ème Convention de Genève de 1949, qui garantit la protection des civils en temps de guerre, n'a d'État qu'un seul nom : celui d'un État voyou. Rappelons-nous l'invasion de Gaza qui a coûté 1 500 victimes et près de 5 000 blessés. Et l'éponge est passée.

 Comme si de rien n'était. Que peut-on faire du droit international lorsqu'il est bafoué ? Le Tribunal Pénal International (TPI) est-il fait uniquement pour Hussan Habri (Tchad), Omar El Bachir (Soudan) et consorts et jamais pour Bush (père et fils), Blaire et consorts pour leur invasion contre l'Irak qui a coûté des millions de vies humaines sans compter la destruction de ce pays en tant que berceau de la culture de l'humanité ?

 Que peut faire le Conseil arabe, qu'il soit ministériel ou même présidentiel contre Israël qui a obtenu ‘'le permis de tuer» n'importe qui, n'importe quand, n'importe où ? Quand les Arabes se décideront-ils de prendre les armes contre cet État assassin?» Quand ces mêmes Arabes forceront-ils la main aux Israéliens pour accepter la création d'un État palestinien ? Les Arabes continuent encore et encore à rêver (sans espérer) d'un tel État (palestinien) avec El Qods comme capitale au lieu d'Å“uvrer pour qu'il se réalise. Preuve irréfutable que la majorité des dirigeants arabes continuent à dormir de leur sommeil légendaire à l'instar des gens « d'El Kahf ». Se réveilleront-ils dans trois siècles et neuf ans ? C'est-à-dire quand leur monde ne sera plus de ce monde ?

Nos dirigeants doivent comprendre et admettre que le monde actuel est la maison du fort et non du juste. On a beau défendre et encourager le droit, mais force est de constater que la force prime sur tout, même la Justice car nous vivons à l'ère ‘'deux poids, deux mesures.» Voilà une des raisons pour laquelle l'Occident déploie tous ses moyens de pression pour empêcher l'Iran de fabriquer son arme nucléaire qui se veut l'apanage des grands, des forts en l'occurrence les Occidentaux.

Entre nous, à quoi pourrait servir la visite de Amr Moussa à Gaza, ces derniers jours ? Visiblement à rien si ce n'est qu'une simple figuration qui ne débouche sur rien de concret, sinon un coup médiatique sans importance. Une visite à Gaza en 2010, alors que le blocus est instauré depuis 2007 ! Sans grand risque d'erreur de notre part, la levée du blocus ne peut être décidée que par l'Occident avec, à sa tête, les USA en tant que parrain (plutôt parent) d'Israël.

Quant à lever le blocus sur certains produits tels que la mayonnaise et le ketchup, c'est que l'État hébreu n'a pas froid aux yeux de tourner le monde entier en bourrique.

 Au risque de nous répéter encore une fois (mais pas inutilement), Israël voit grand et…pense loin. Alors Chefs arabes, réveillez-vous. La menace est lourde de conséquence.

*Docteur ès lettres Université de Chlef