Réélu président pour un 3e mandat au lendemain des élections du 9 avril, Abdelaziz Bouteflika aura du pain sur la planche pour tenter de sortir l'économie de sa profonde léthargie.
Le décor est planté : économie rentière, une facture d'importation en constante augmentation, un tissu de PME rachitique, une bureaucratie handicapante et la corruption qui a pris des proportions inquiétantes. « Les choses sérieuses commencent maintenant. Il faut faire une évaluation et préciser les défis », estime dans une déclaration à El Watan, Naït Abdelaziz, président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA). « Il faudrait sortir de l'économie prédatrice, protéger l'outil de production, mettre en place une obligation de résultats pour l'entreprise nationale », plaide-t-il. Promouvoir les secteurs des PME, du tourisme et de l'agriculture sont autant de chantiers qui nécessitent une véritable prise en charge, ajoute-t-il. Notre interlocuteur ne voit pas de salut pour l'économie algérienne, sans un véritable maillage de PME. « La PME est la seule qui convienne pour l'Algérie. Il faut mettre en place les bonnes conditions pour la création de plusieurs milliers d'entreprises », indique-t-il. L'aboutissement de ces objectifs ne saurait se faire, à ses yeux, sans « une concertation préalable avec tous les acteurs agissant dans la sphère économique ».Rappelant le mea culpa du président Bouteflika qui avait affirmé, en juillet 2008, s'être trompé sur la politique en matière d'investissements étrangers, Naït Abdelaziz note avoir « senti une appréhension chez les investisseurs étrangers au lendemain des décisions précises par le Premier ministre dans le cadre du recentrage de la politique des IDE ». Des investisseurs, « qu'il faudrait rassurer », selon lui. Expliquant, par ailleurs, le bien-fondé de ces décisions par le souci de « préserver les intérêts de l'économie nationale », il rappelle que ce « recadrage » ne veut nullement dire la remise en cause du libre marché. Il considère que les pouvoirs publics ne doivent pas agir dans la précipitation pour ne pas rééditer les mêmes scénarios d'échec, comme la promotion tous azimuts des IDE au détriment de l'économie locale. « Il faut que les investisseurs étrangers changent de vision sur l'apport des IDE », précise-t-il, en soulignant qu'il est temps de prôner un partenariat « gagnant-gagnant » avec les étrangers. Pour sa part, Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (Cap), évoque la nécessité d'une refondation de l'action des pouvoirs publics en faveur de l'entreprise nationale. Il y voit dans la démarche d'accompagnement des entreprises nationales « une des solutions les plus importantes » à entreprendre, notamment en ces temps de crise mondiale. « Il faut que l'entreprise nationale puisse jouer son rôle de créatrice d'emplois et de richesses », estime-t-il, en indiquant qu'« il existe un espoir pour que ces entreprises aient des possibilités pour assurer une véritable croissance. » Toutefois, le président de la CAP ne manque pas d'avertir contre certains écueils rendant l'acte de gestion de l'entreprise encore plus aléatoire. « Ce n'est pas le dispositif légal et juridique qui manque, mais la bureaucratie ambiante ralentit l'activisme des entreprises », réprouve-t-il.
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Posté Le : 13/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hocine Lamriben
Source : www.elwatan.com