Algérie - Beni Ferah ou Ferrah

Milianah, tribu des Beni Ferah



Tribu d'origine berbère. Son nom est celui du beau-père du célèbre marabout voyageur Sidi Ahmed ben Youcef, homme d'un esprit aimable et fin, dont les bons mots rimés sont connus dans toute l'Algérie. Après de longues pérégrinations, tantôt accueilli comme un sultan, tantôt conspué et pourchassé comme un juif à la porte d'une mosquée, dit la légende arabe, Sidi Ahmed ben Youcef, trouvant le pays à. son goût, s'y arrêta, et sut si bien en captiver les habitants qu'ils se déclarèrent les serviteurs de lui et de ses descendants. Leur chef lui donna sa fille unique en mariage, mais le marabout n'eut point d'enfants. Sentant sa fin prochaine, il résolut d'adopter ceux de ses disciples qui lui seraient véritablement dévoués, et pour s'assurer de leur affection il tenta une épreuve décisive que lui suggéra sa vive et féconde imagination.

La fête du Mouloud étant arrivée, Sidi Ahmed réunit ses disciples, au nombre d'une vingtaine, dans la cour de la maison qu'il possédait à Milianah, et leur déclara qu'en exécution d'une révélation d'en haut, il devait les sacrifier au lieu des moutons que l'on égorge lors de cette solennité. Le plus hardi et le plus dévoué d'entre eux s'avança, entra dans la salle que le maître lui désigna, puis, quelques secondes après, un flot de sang rutilant se fit jour sous la porte, et pénétrant dans la cour, baigna les pieds des disciples épouvantés. Sidi Ahmed reparut tout couvert de sang, tenant à la main un coutelas fumant et appela une seconde victime. Un second s'avança et la même scène se renouvela. Mais sur le nombre, cinq seulement répondirent à l'appel; les autres prirent la fuite. Lorsque le dernier disciple qui s'offrit pour être immolé pénétra dans la chambre fatale, il y trouva quatre moutons égorgés et ses quatre compagnons revêtus de riches habits et assis devant un festin splendide. Sidi Ahmed embrassa les cinq fidèles, les adopta pour ses enfants et leur légua tous ses biens.

Le lendemain matin, le marabout fit ses adieux à sa famille, remonta sur sa mule favorite qui l'avait porté dans ses longs voyages, et recommanda en partant qu'on lui élevât un tombeau, et qu'on l'ensevelit à l'endroit où l'on trouverait son corps; mais après que l'animal eut fait quelques pas, le maître chancela, s'affaissa et mourut. Les disciples s'élancèrent pour recueillir le marabout dans leurs bras, il était mort... Le même tombeau réunit Sidi Ahmed et sa mule fidèle; et à cet endroit la piété des fidèles érigea la mosquée qui existe encore aujourd'hui.

Cette tradition est peu connue parmi les chrétiens. Elle est conservée dans la famille de Sidi Ahmed ben Youcef, et m'a été contée par le caïd des beni. Ferah, El hadj Ahmed ben Khelladi, descendant d'un des fils adoptifs du marabout.

L'on trouve à Zougara, au pied du Djebel Tadjemouth, les ruines de la ville romaine de Zugabar, que l'on a si longtemps cherchée infructueusement. En face sont les vestiges d'un pont romain jeté sur le Chélif et dont une arche existe encore fort bien conservée. Ce pont était destiné à établir une communication entre Zugabar et Oppidum Novum.

C'est à Zugabar qu'éclata la révolte des cavaliers indigènes de Théodose. Une fraction de la douzième légion, alors en garnison à Oppidum Novum, ainsi que l'attestent encore aujourd'hui plusieurs inscriptions, et entre autres celle d'une pierre tumulaire que j'ai lue moi-même, et qui est dédiée au Centurion de la première cohorte, fut appelée de suite pour comprimer l'émeute. Les rebelles faits prisonniers furent enfermés dans la citadelle, puis décimés.

Superficie, 16,000 hectares. Population, 3,625 habitants



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Nassima - Tlemcen
01/09/2009 - 4109

Commentaires

Je suis un Farhi (Oufarh en berbere),ça fait plaisir de trouver des articles sur cette tribu légendaire soeur des beni menasser et des zatima
oufarh - paris
30/08/2009 - 4093

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