Algérie

Milazim James Berisha, du nationalisme dans l'air !


Depuis juin 2009, ce pilote de ligne, 40 ans, diplômé de l’Académie pour les vols sûrs en Floride (Etats-Unis), sillonne le monde à bord de son avion privé Cessna 172 afin de sensibiliser les différents gouvernements de la terre pour reconnaître  enfin la République du Kosovo. Mais sa mission prend un coup fatal en août 2011. L’enfant de Brestovc  est alors fait prisonnier pendant 156 jours, en Erythrée, 96e pays visité par «l’ambassadeur volant». «J’ai passé une semaine en Erythrée dans le cadre de ma mission sans que je ne sois inquiété. Mais au moment de quitter le pays, les éléments de la sécurité nationale m’ont arrêté pour m’enfermer en prison sans me donner d’explication», relate Milazim. Le plus dur pour ce passionné d’aviation est de ne plus pouvoir voler. «J’étais comme un oiseau à qui on a coupé les ailes», regrette-t-il. Dans ce pays très fermé, la présence d’un Américain d’origine kosovare n’est pas du goût du régime d’Issaias Afeworki. Ce dernier, connu par son hostilité vis-à-vis de l’Occident, n’est pas plus clément avec son peuple. En 2001, il lance une brutale opération de nettoyage politique. En moins d’une semaine, dans l’indifférence de la communauté internationale, plusieurs ministres, d’anciens généraux et tous les directeurs de journaux sont jetés en prison. Cela ne rassure pas le prisonnier kosovar qui passe ses journées dans sa minuscule cellule, sur un lit confectionné avec des feuilles d’arbre.
Solidarité
«Ayant remarqué que j’avais perdu beaucoup de poids et que je ne mangeais plus la nourriture infecte de la prison, le responsable de l’établissement pénitentiaire demanda aux autres prisonniers de partager les plats que leurs proches leur amenaient chaque jour. La chaleur du pain fait maison me rappelait  celle de ma mère dont je n’avais aucune nouvelle», se rappelle l’initiateur de la mission Flying for Kosovo. La sollicitude des autres prisonniers, qui lui prêtaient des livres en cachette, a été d’un grand secours psychologique pour ce prisonnier qui perdait progressivement l’espoir de retrouver sa liberté. Le 17 janvier 2012, le directeur de la prison lui recommande de se préparer pour rentrer chez lui. Les prisonniers d’Asmara ne ferment pas l’œil de toute la nuit. La libération de James Milazim Berisha fut l’un des rares heureux événements pour ses «nouveaux amis». Le jour suivant, il ne put croire en sa libération que lorsqu’il se retrouva dans l’avion privé de Behgjet Pacolli, l’homme politique sulfureux du Kosovo, devenu son sauveur après d’âpres négociations avec le gouvernement érythréen. «Aujourd’hui, j’apprécie mieux les choses simples, les gens, la liberté et surtout mes deux frères et mon cousin qui m’ont terriblement manqué et qui m’ont toujours soutenu durant toutes les épreuves de ma vie peu ordinaire», tient à préciser Milazim. Ses projets ' Récupérer son avion toujours au Soudan après un crash dont il est sorti indemne et le confier au musée de Pristina où un espace sera consacré à la mission de Flying for Kosovo. Déterminé, il envisage tout de même de boucler sa tournée africaine avec la Libye et l’Egypte afin d’accomplir sa noble mission.
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