Algérie

Mihoubi sort de sa réserve



Animant un point de presse hier au journal El-Hiwar, le ministre de la Culture s'est montré intransigeant quant au phénomène dangereux qui s'est emparé récemment de deux villes algériennes, à savoir Ouargla et Oran. Il a montré son mécontentement contre l'appel au boycott des concerts et autres festivals, affirmant que «l'Etat ne laissera jamais un désert culturel et artistique en Algérie». Mihoubi réagissant suite aux actes commis par des groupes intégristes qui n'ont rien trouvé de mieux pour protester contre la mal-vie que de faire la prière devant des édifices culturels, s'est lancé dans une longue diatribe à l'encontre de ces gens-là en adressant un vif avertissement à tous ceux qui veulent replonger le pays dans les sombres années de la décennie noire. Il rappellera le rôle que joue l'Etat dans ce sens. Pour info, il est bon de rappeler que Azzedine Mihoubi était vendredi dernier à la cérémonie d'ouverture du festival de Djemila où il a inauguré le lendemain à Sétif la statue de Aïn El Fouara fraîchement restaurée. Cette conférence de presse organisée suite à cette sortie médiatique pour la sauvegarde du patrimoine, n'est qu'un signe supplémentaire fort de la mobilisation du ministère de la Culture contre les idées obscurantistes, même si beaucoup reste à faire pour défricher ce secteur de la culture et redonner ses lettres de noblesse à la vie culturelle dans ce pays en toute liberté de ton et de transparence. Le ministre de la Culture à juste titre démenti les rumeurs selon lesquelles les spectacles et les concerts de musique sont «boycottés» par les citoyens, arguant que le public nombreux est venu assister aux concerts du festival de Djemila, mais également au festival du raï de Sidi bel Abbès dont les images récentes sur YouTube ont fait elles aussi couler beaucoup d'encre ainsi que celles de Ouargla. Même si les revendications socio-économiques sont légitimes dans n'importe quel pays dans le monde, reste que brandir la religion comme instrument de propagande contre l'art, est pour notre part quelque chose de malsain et de vicieux. Car cela pue le chantage à plein nez. Or, personne n'a le droit de demander aux gens de choisir entre l'un et l'autre. «Un populo-islamisme» pour reprendre les termes d'un Kamel Daoud qui n'a qu'une inspiration, le vice moyenâgeux et la corruption des esprits.


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