Algérie

Mieux vaut tard que jamais



Mieux vaut tard que jamais
Le Sud ! La vraie Algérie, dans son immensité, dans sa richesse, dans sa diversité, ce pont qui nous lie à l'Afrique, est désormais une préoccupation des pouvoirs publics. L'Algérie cessera-t-elle enfin de se limiter à la bande littorale et au nombril des responsables ' Le Sahara n'est plus synonyme de silence. Le cri de colère des jeunes du Sud a provoqué un séisme dans le Nord.
La dignité humaine est en jeu. La colère latente a éclaté non pas à la suite de Tiguentourine, ni en rapport avec ce qui se passe dans le nord du Mali, mais à la suite des révélations sur l'ampleur de la corruption qui est la véritable menace contre la paix sociale, contre la sécurité nationale et la cohésion sociale. Tant qu'il y aura des femmes et des hommes libres, il y aura la contestation. Tant qu'il y aura la contestation, l'Algérie se portera bien. Mais tant que la corruption sévit, tant que la médiocrité est aux commandes, tant que le népotisme et l'injustice règnent, il y a de quoi s'inquiéter pour l'Algérie.
Qui est responsable de la détresse du Sud et de toutes les régions du pays ' N'est-ce pas la mauvaise gestion, les malversations, la bureaucratie, l'autoritarisme à tous les niveaux, le clientélisme et l'incompétence de responsables qui occupent des centres de décision.
Des programmes pour le développement du Sud et des Hauts plateaux ont été décidés. Le Pndra a mobilisé des sommes colossales. Quel en est le bilan ' Une partie des enveloppes allouées à ces projets a été détournée. Un seul wali a dénoncé cet état de fait et demandé une enquête : le wali de Béchar. Qu'en est-il de l'enquête demandée ' Le mal de l'Algérie se situe à ce niveau et non dans le cri de colère d'une jeunesse qui revendique son Algérianité, ses droits, sa dignité. Le mal de l'Algérie est au sein des institutions de l'Etat algérien et à tous les échelons de responsabilité. Depuis les années quatre-vingt, un processus machiavélique de pourrissement des institutions a été entamé. Il a redoublé de férocité pendant les années de terreur pour gangrener la société. La violence systématique a produit une génération qui a banalisé le crime, le viol, le rapt. Si ces phénomènes étaient avant les années quatre-vingt-dix des cas isolés même si les enlèvements n'existaient pas, aujourd'hui, ils sont devenus chroniques et à grande échelle. Ils obéissent à une nouvelle valeur imposée par des responsables : l'enrichissement rapide par tous les moyens. Cette valeur de la rapine et de la cupidité est devenue une
philosophie, un mode de vie, une école qui fait des émules. Quant à l'école algérienne qui aurait pu faire barrage à cette mentalité et à d'autres mentalités qui ont ruiné l'Algérie, elle est sinistrée comme l'est le Sud. Des responsables médiocres et incompétents en ont fait un laboratoire pour leurs fantasmes loin des normes pédagogiques et du fonds cognitif nécessaire aux enfants. Le mal est profond et son remède ne peut s'accommoder de mesures improvisées. L'assainissement des institutions est une urgence stratégique. La réhabilitation de la compétence et de la probité comme critères de responsabilité est vitale. Le salut de l'Algérie passe par un véritable coup de pied dans la fourmilière.
A. G.


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