Algérie

«Michelin Algérie a bradé le foncier»Amara Benyounès s'explique sur l'usage du droit de préemption



«Michelin Algérie a bradé le foncier»Amara Benyounès s'explique sur l'usage du droit de préemption
L'ouverture du capital de Michelin Algérie au groupe privé algérien Cevital est pour l'heure bloquée.En cause, l'usage du droit de préemption par le gouvernement algérien. Décision qui a d'ailleurs étonné plus d'un, d'autant qu'il s'agissait d'une transaction permettant à une entreprise algérienne de récupérer des actifs étrangers. Chose qui a d'ailleurs poussé le ministre du Développement industriel et de la Promotion des investissements à s'expliquer hier devant l'hémicycle sur l'usage du droit de préemption à l'encontre de Cevital. M. Benyounès a expliqué que la motivation principale du gouvernement, et à sa tête le Premier ministre, est le prix de cession du foncier industriel.
Le ministre a indiqué que le gouvernement n'intervient pas dans les cas de transactions entre partenaires, mis à part dans deux cas de figure : lorsqu'il s'agit de la disparition de l'activité industrielle ou lorsque le prix de cession des actifs est jugé trop bas. Or, précise-t-il encore, pour le dossier Michelin Algérie-Cevital l'activité industrielle pneumatique a totalement disparu, l'unité de Bachdjerrah est fermée, tandis que les travailleurs ont été licenciés. Et d'ajouter qu'après la fermeture, il restait la gestion du problème du foncier. L'unité de Bachdjerrah, rappelle-t-il, dispose de 15 hectares d'actif foncier au c'ur de la capitale. Selon Amara Benyounès, les actifs ont été cédés à Cevital pour 1,7 milliard de dinars. Ce qui induit une cession du foncier à un prix moyen de 11 000 DA le mètre carré. Or, explique-t-il encore, «tout le monde sait que le prix du foncier à Alger est 20 fois plus cher».
Pas de politique à El Hadjar
Le foncier industriel, il en était justement question dans l'intervention du ministre du Redressement industriel et de la promotion de l'investissement. Celui-ci a estimé que le foncier est le principal obstacle à l'émergence de nouveaux investisseurs.
Il rappelle à ce propos que son département se penche sur le développement de 49 nouvelles zones industrielles et entend multiplier la création de zones nouvelles. Une initiative susceptible d'alléger la pression sur le foncier, mais loin de solutionner le problème. Dans ce sens, un énième groupe de travail sera installé, dès la semaine prochaine, pour se pencher sur le problème du foncier. De même que le ministre a posé le problème de la faiblesse du contrôle des véhicules, en l'absence d'un laboratoire spécifique.
Rappelons dans ce contexte que le projet de laboratoire national des essais traîne depuis près d'une décennie. Enfin, Amara Benyounès a dressé un tableau des opérations de partenariat concrétisées, insistant notamment sur le cas ArcelorMittal-Sider. Une intervention qui a pour seule finalité de prévenir et d'adresser un message clair aux trouble-fête sévissant au sein du complexe d'El Hadjar. Le ministre a ainsi indiqué que le gouvernement interdit désormais l'accès au complexe à toute personne en dehors des travailleurs, des syndicalistes et des gestionnaires. Et d'ajouter qu'il est désormais «interdit de faire de la politique à l'intérieur d'El Hadjar». Il faut néanmoins savoir que l'instabilité et les conflits sociaux au sein du complexe sidérurgique sont loin de connaître leur épilogue, notamment à l'orée de la création d'un syndicat autonome franchement opposé au syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA.


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