Algérie

Michèle Alliot-Marie à Alger les 17 et 18 octobre



La reprise de langue entre les hauts responsables du pays, depuis la venue à  Alger du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, en juin dernier, a déroulé le tapis au ballet diplomatique qui a pris en premier lieu un caractère purement économique.
En effet, la visite de M. Guéant a été suivie en septembre dernier par celle de Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat française chargée du Commerce extérieur, qui avait adopté un ton plus conciliant et compréhensif envers les nouvelles orientations économiques de l'Algérie qui avaient, à  un certain moment, irrité les patrons d'entreprises français. Après la réconciliation commerciale, place à  la coopération judiciaire. La très charismatique Michèle Alliot-Marie, ministre d'Etat, garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés, est annoncée pour une visite à  Alger les 17 et 18 octobre en cours. Au menu de cette visite de deux jours figure en premier lieu la densification de la coopération judiciaire. Nul doute aussi que cette visite participe au réchauffement des relations bilatérales, sujettes depuis quelques années à  des frictions et des coups de froid. La coopération judiciaire étant un volet important des échanges entre Etats, il est utile de souligner le caractère politique de cette visite, visant assurément à  assainir les dossiers qui enrhument les rapports bilatéraux. La récente relaxe du diplomate Hasseni dans l'affaire de l'assassinat de l'opposant algérien Ali Mecili a très certainement participé à  vite ouvrir les portes d'Alger à  la garde des Sceaux française. L'affaire Mecili n'est pas pour autant classée, l'assassinat de l'opposant algérien demeure l'otage de la raison de deux Etats et la justice française réclame toujours l'assassin de Mecili. L'autre dossier sur lequel la justice française planche aussi est celui de l'assassinat des moines trappistes de Tibhirine. Une autre affaire judiciaire qui lie les deux pays et continue à  àªtre au cœur des bouderies entre eux. Est-ce que ces deux affaires figureront au menu des discussions de Mme Alliot-Marie avec ses interlocuteurs algériens ou bien choisira-t-elle d'éluder les questions qui fâchent pour laisser place à  la pragmatique préservation des intérêts communs ' Le contentieux entre Alger et Paris ne se limite toutefois pas à  ces deux affaires puisqu'il concerne aussi l'inscription de l'Algérie sur la liste des pays à  haut risque terroriste et, à  un moindre degré, la suspension de la révision des accords de l968 sur l'immigration. Est-ce que Mme Alliot-Marie, qui est pressentie pour succéder au Premier ministre français, François Fillon, dépassera le cadre de ses compétences de ministre de la Justice pour évoquer toutes les questions qui restent en suspens entre Alger et Paris ' Etant passée dans le gouvernement Fillon par le ministère de la Défense et celui de l'Intérieur, pour s'occuper aujourd'hui de la Justice, Mme Alliot-Marie semble bien placée pour renouer le dialogue avec les responsables algériens sur nombre de questions, notamment sur celle de la lutte contre le terrorisme.A noter que Mme Alliot-Marie sera accompagnée, lors de sa visite à  Alger, d'une forte délégation du département de la Justice ainsi que par des journalistes.                    
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)