Algérie

Michèle Alliot-Marie, à Alger



La déclaration faite récemment par la ministre française de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, à Alger à propos de cette question est révélatrice de l’évolution de la perception qu’ont les pays européens du mouvement des personnes. Après les Français et les Italiens, c’est au tour des Britanniques de ruer dans les brancards par rapport à l’immigration présentée, aujourd’hui, comme la source de tous les maux que vivent les sociétés occidentales. À défaut donc de faire face de manière la plus efficace qui soit aux problèmes sociaux et à la cherté de la vie qui affecte leurs pays respectifs, les gouvernements européens préfèrent pointer du doigt les communautés de personnes venues des pays du Sud. Connue pour être une nation tolérante et accueillante d’une immigration provenant majoritairement de son ancien empire, la Grande-Bretagne décide aujourd’hui d’être dans le sillage des autres pays du Vieux Continent qui l’ont précédée dans leur politique de durcissement prise contre l’immigration. Évidemment, le prétexte est tout trouvé, à savoir la menace sécuritaire. La déclaration faite récemment par la ministre française de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, à Alger à propos de cette question est révélatrice de l’évolution de la perception qu’ont les pays européens du mouvement des personnes. “La libre circulation des personnes ne peut se faire au détriment de la sécurité.” Des propos qui ont le mérite d’être clairs. Tout comme ceux du revenant Silvio Berlusconi. En effet, alors que l’économie italienne vit ces dernières années ses moments les plus difficiles, avec comme fond d’écran la scandaleuse crise des déchets ménagers de Naples, le Premier ministre italien n’a rien trouvé de mieux à dire pour résoudre les problèmes de son pays que de préconiser une politique migratoire plus sévère. Les Européens ne sont prêts à négocier que sur les dossiers qui les intéressent, à commencer par celui de l’énergie. Et, selon toute vraisemblance, aucun compromis n’est possible lorsque l’on aborde le volet lié à la circulation des personnes. La vision des Européens du partenariat se résume à un échange de marchandises — si possible uniquement dans le sens des exportations —, tout en maintenant une politique des plus sévères à l’égard du mouvement des personnes. L’on se demande d’ailleurs si l’Union pour la Méditerranée, chère au président français, n’est pas déjà conçue dans cette optique. C’est-à-dire un schéma où les pays de la rive sud de la Méditerranée ne sont perçus que comme, d’un côté, une source d’approvisionnement énergétique pour l’Europe et, d’un autre, un marché de consommation pour les produits européens.


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