Algérie

Michel Aoun sous pression internationale



De nouvelles révélations américaines pointent la responsabilité indirecte des autorités libanaises dans la déflagration du port de Beyrouth.Plus d'une semaine après les explosions du port de la capitale, qui ont fait plus de 170 morts selon un nouveau bilan, les Beyrouthins continuent d'occuper la rue chaque soir pour exiger la démission du président de la République, Michel Aoun, qui fait face à des pressions à la fois intérieures et extérieures. Les informations révélées par l'agence de presse Reuters, lundi, selon lesquelles les plus hautes autorités du pays auraient été prévenues avant les explosions des dangers "imminents" du nitrate d'ammonium, n'ont fait qu'exacerber la colère des centaines de manifestants regroupés hier devant les décombres de leur ville pour rendre hommage aux personnes décédées.
Hier, de nouvelles révélations engageant la responsabilité indirecte des autorités du pays sont venues fragiliser un peu plus le président Aoun, alimentant par-là même l'ire des Libanais, choqués par "l'irresponsabilité" de leurs dirigeants. Selon le New York Times, un consultant de l'armée américaine aurait averti, dès 2016, de la présence de nitrate d'ammonium dans le port de Beyrouth.
"La présence dans le port de Beyrouth des 2750 t de nitrate d'ammonium avait fait l'objet, il y a quatre ans, d'une mise en garde d'un consultant américain travaillant pour l'armée américaine", d'après un câble diplomatique des Etats-Unis, consulté par le journal américain. Des médias libanais ont également rapporté hier l'information, citant le câble en question qui affirme par ailleurs que "l'ambassade américaine met en doute l'explication officielle libanaise concernant l'origine de l'incendie dans le hangar n°12".
Le document a été émis vendredi dernier par l'ambassade des Etats-Unis au Liban, trois jours après la déflagration qui a fait, en plus des 171 morts, plus de 6000 blessés, alors que 300 000 Beyrouthins se sont retrouvés sans abri. Ce document établit en outre la liste de tous les responsables libanais qui étaient au courant de la présence de nitrate d'ammonium dans le port, selon le journal local L'Orient-Le Jour.
Il note ensuite qu'"un consultant américain engagé par l'armée des Etats-Unis avait repéré ces produits chimiques lors d'une inspection non officielle et avait fait part de ces craintes concernant le stockage dangereux de ces matières aux autorités portuaires". Toutefois, le document américain ne précise pas si l'expert a fait part de ses conclusions à la hiérarchie américaine.
Mais selon des responsables diplomatiques américains, anciens et actuels ayant travaillé au Moyen-Orient, le média libanais écrit : "L'entrepreneur a en principe dû établir un rapport, adressé aux personnes pour lesquelles il travaillait sous contrat, à savoir l'ambassade américaine ou le Pentagone."
Ces pressions s'ajoutent à celles de la communauté internationale qui semble de plus en plus prendre ses distances avec les dirigeants libanais. Hier, le coordinateur spécial de l'ONU pour le Liban, Jan Kubis, a appelé à la formation d'un nouveau gouvernement qui réponde aux aspirations du peuple libanais et qui bénéficie de son soutien pour pouvoir relever les nombreux défis urgents auxquels le pays est confronté.

Karim Benamar


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)