Le ministre en charge du sport national n'était sans doute pas obligé de mettre les pieds dans le plat pour affirmer sans détours que le football algérien n'avait de professionnel que son très aléatoire qualificatif. Le naufrage de l'ensemble des associations sportives était connu. Chiffres et exemples à l'appui, il s'écarte de la langue de bois avec franchise et dénonce la situation financière de tous les clubs censés représenter l'élite footballistique nationale, exception faite pour un groupement saharien pour lequel des préjugés n'accordaient aucun devenir.Un nouveau détail cependant: 1.000 milliards de centimes est la somme accumulée en dettes par des associations censées être nées en sociétés par actions pour occuper le devant de la scène sportive nationale. En comparaison avec les actifs des clubs européens, le chiffre est bien dérisoire, mais reste néanmoins indicatif d'un état des lieux aux antipodes d'un désidérata annoncé en grande pompe obnubilés qu'étaient les responsables gouvernementaux de singer et calquer une activité économique et commerciale pratiquée ailleurs avec sérieux, sans tenir compte de ses fondements .
Une société par actions ne se crée ni pour des besoins d'apparat ni pour des motifs philanthropiques avec des soubassements politiques. Elle est d'essence économique soumise à l'impératif de la rentabilité. Pour le détail anecdotique, les stars mondiales du football monnayent contre argent sonnant et trébuchant leurs photos et leurs assortiments sportifs et il faut mettre la main à la poche pour visiter les temples vides où elles évoluent. Le sport pour le plaisir a perdu son sens d'antan.
Chez nous, il est à reconnaître que ce qui s'apparente à d'énormes inconséquences est de taille. Il n'est donc pas surprenant de constater que des clubs engagent des entraîneurs et des joueurs à coups de centaines de millions alors qu'ils ne disposent pas de quoi louer un bus ni de quoi payer un repas pour leurs clubs. La pandémie pourra certainement prêter un dos docile pour être la génitrice des miasmes observés. Mais la réelle cause a pour source l'indécrottable culture de l'assistanat qui n'a pas évité de planter épines et roses dans le monde du sport aussi.
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Posté Le : 09/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com