Algérie

Mi-figue, mi-raisin



Mi-figue, mi-raisin
« Le début de la saison a été marqué par la sécheresse, suivie par de fortes pluies qui ont impacté sur la production sur les plans quantité et qualité. On a, malheureusement, enregistré beaucoup de pertes », affirment des producteurs de dattes de Biskra. « Cette année, il y a une bonne récolte en dépit de la chaleur et des pluies précoces. La qualité est bonne aussi », soulignent les producteurs de la commune d'Aïn Naga. Ceux de Tolga, quant à eux, ne sont pas du tout satisfaits. « Il y a bonne production mais la qualité laisse à désirer. Les pluies précoces ont affecté 50% de la production », se plaignent-ilsHausse des prixCette situation aura un impact certain sur les prix au niveau du marché local. « Les prix vont certainement augmenter cette année », préviennent des producteurs. Et si au début de la saison des récoltes la mise sur le marché d'une quantité abondante du fruit a fait fixer sa valeur à 300 DA le kg, l'inflation ne tardera à pointer du nez. « Les prix vont grimper. La bonne qualité sera inaccessible cette année. Cette cherté est due au fait que ce n'est pas l'agriculteur qui vend sa récolte », déplorent des producteurs. En clair, l'absence d'un circuit de distribution et le foisonnement des intermédiaires corsent l'addition. « Nous travaillons essentiellement avec les commerçants de Biskra. Nous n'avons pas de contact avec les gens qui viennent d'ailleurs », soulignent les producteurs. « Même avec 2.000 palmiers, nous n'arrivons pas à vendre en dehors du circuit local », ajoutent-ils en dénonçant l'accaparement de cette activité par des intermédiaires. « Nous n'avons pas le droit d'intégrer les circuits de commercialisation ou d'exportation. Ce sont des circuits totalement fermés », déplorent-ils. L'infrastructure joue aussi un rôle dans la déstabilisation du marché de la datte. « Les chambres froides sont inexistantes ici. Leur réalisation coûte très cher. Nous sommes obligés de louer des espaces de stockage », expliquent-ils. « L'autre difficulté est que nous abons un grand problème de disponibilité d'eau. Nous n'avons pas de forages pour irriguer de manière correcte nos palmeraies. »Exportateurs ambitieuxExportateur depuis 1997, Brahim Zantagui, a récolté cette année 8.000 tonnes à Tolga seulement. Une quantité destinée à l'exportation vers Dubaï. « Nous avons des clients au Maroc, en France, au Canada et en Belgique. On exporte la datte conditionnée et Deglet Nour seulement car la production des autres variétés est très limitée, ce qui fait qu'elle est orientée vers la consommation locale », explique-t-il. Pour lui, Deglet Nour « est une variété connue mondialement, sa commercialisation est très facile », précise-t-il, signalant qu'il a suffi d'améliorer l'emballage et la présentation pour que « ça se vende comme des petits pains ». En dépit d'une qualité moindre que celle de l'année dernière en raison des conditions climatiques, cet exportateur aspire « à doubler » ses livraisons. L'observation du marché international de la datte lui a permis de détecter de nouveaux créneaux. « On va faire la promotion de la datte destinée aux soins médicaux vu la demande exprimée ainsi que pour les produits bio », espère-t-il.Tissi Kachroud Khaled est entré récemment dans le cercle des exportateurs. « Nous avons commencé l'exportation des dattes depuis une année à raison de 30 tonnes par an vers le marché français. Ça marche bien d'autant qu'on respecte les normes exigées par l'Union européenne », soutient-il. Lui aussi table sur l'augmentation de l'exportation et la conquête de nouveaux marchés, notamment les pays du Golfe. En plus de toutes les facilités accordées par l'Etat en termes de procédures, d'aides financières et de commercialisation pour promouvoir l'activité de l'exportation, l'accent doit être mis sur le « marketing et la publicité » qui doivent, eux aussi, obéir aux normes internationales.




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