Algérie

Mi-ange, mi-démon 31eme partie



Résumé : Hadja Tassadit a décrit à la PJ l'homme qu'elle a vu et qu'elle semble avoir reconnu en la personne du frère de sa belle-fille. Les agents de la PJ ne tardent pas mais la rassurent. L'enquête sera poursuivie. à son réveil, sa petite-fille lui apprend que Saïd l'a souvent gardée. Elle comprend mieux comment il s'est procuré les clés...Hadja Tassadit n'a pas la conscience tranquille. Depuis qu'elle a parlé à sa belle-fille, elle ne se sent pas bien. Après qu'elle eut emmené sa petite-fille à l'école, elle est rentrée, fatiguée et très inquiète. Les voisins qu'elle croise tentent de la réconforter. Ils remercient Dieu.
- Vous auriez pu mourir. S'il avait été armé, il n'aurait pas hésité à s'en servir, lui dit un voisin. Comme ça, il serait parti tranquille? En vous laissant vivante, il a pris le risque d'être reconnu un jour ! Vous avez pu le leur décrire '
- Oui.
- Vous l'aviez déjà vu ' veut savoir le voisin.
- Non.
La vieille regrette maintenant d'avoir dénoncé le frère de sa belle-fille. Elle a agi sans réfléchir.
Elle aurait dû attendre que sa belle-fille soit rentrée pour lui apprendre que son frère n'a pas hésité à les voler en leur absence. Si pendant un moment, elle a pensé que sa belle-fille était son complice, elle ne le croit plus.
Le c?ur serré, elle se demande comment Saïd en est arrivé à voler. Si c'est l'unique fois ou s'il a fait du vol son activité nocturne en ces temps dangereux.
Et s'il activait avec des terroristes ' Ces derniers vont certainement se venger? Ils savent qui il a volé, et s'il est démasqué ils sauront qui l'a décrit à la police ! Hadja Tassadit le regrette. Quand elle pense qu'ils peuvent s'en prendre à eux, en guise de représailles. Par sa faute, son fils ne serait plus jamais en sécurité. Quant à sa famille, il faudra qu'elle quitte la région. Tout ça par sa faute !
Elle se sent si mal qu'elle finit par s'étendre sur le canapé. La présence des voisines la réconforte un peu. En fait, elle se sent mieux quand elle n'y pense pas, mais ce sont de brefs moments. Il suffit qu'il n'y ait du silence pour entendre sa conscience lui rappeler son erreur. Lorsque les voisines partent et qu'elle se retrouve seule, elle se rend compte de l'heure avancée.
Il est presque midi. Aziza doit rentrer déjeuner. Mais la grand-mère est incapable de se lever. Quant à préparer à manger, c'est impensable. Aziza devra se contenter des restes de la veille. Pour ce qui est de sa propre personne, elle ne peut rien avaler tant sa gorge et son estomac sont noués par l'inquiétude et les remords.
Depuis qu'elle en a, elle en est malade. Omar allait lui en vouloir de ne pas avoir pu tenir sa langue.
Elle a l'impression d'étouffer. Elle se lève et ouvre les fenêtres mais elle a encore l'impression que l'air qu'elle respire ne parvient pas à ses poumons. Elle va à la salle de bains avec l'intention de se rafraîchir le visage. Mais elle est prise de vertiges en se baissant. Elle tombe à genoux et s'accroche au bord de la baignoire.
- Yemma ! Yemma?
Hadja Tassadit manque de s'évanouir en reconnaissant la voix de sa belle-fille. Nadia qui cherche dans l'appartement entend son cri et court à la salle de bains.
- Mon Dieu ! Mais qu'est-ce que tu as '
- J'ai eu un vertige, répond Hadja Tassadit.
- Accroche-toi à moi, je vais t'aider à te lever !
Elle la conduit au salon et l'aide à s'installer sur le canapé.
- Tu te sens mieux, lui demande-t-elle tout en se débarrassant de sa veste.
- Oui? Mais toi ' Qu'est-ce que tu fais là ' l'interroge la belle-mère. Tu n'étais pas avec Omar '
- Si mais j'ai dû rentrer. Je n'étais pas tranquille, lui confie-t-elle. Je crois qu'on frappe à la porte, je vais ouvrir?
Quand elle découvre des voisines, elle se demande pourquoi elles sont ici. Elle n'aura pas à poser la question.
- Mais où étais-tu pendant que ta belle-mère se faisait voler et agresser, lui reproche l'une d'elles. Tu n'aurais pas dû la laisser seule !
Elles ne peuvent pas le savoir mais toute la nuit, elle n'a pas pu dormir. Elle regrettait d'être partie et de lui avoir demandé de rester chez elle. Elle n'aurait pas dû. Elle a mis leurs vies en danger?
(À suivre)
A. K.
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