Algérie

Meurtre du gardien d'un chantier de construction chinois à El Barki: La prison à perpétuité confirmée pour le «ferrailleur»



Le Tribunal criminel d'appel d'Oran a condamné, hier, Z. Mohamed, alias « le ferrailleur », à la prison à perpétuité pour le meurtre de R. Tahar, gardien d'un chantier de construction chinois, situé à El Barki, commis en janvier 2016. Son complice B. Abdelkader a écopé, lui, de 8 ans de prison, tandis que le troisième mis en cause, M. Hamada, a bénéficié de l'acquittement.A l'issue d'un premier procès qui s'est déroulé, en novembre 2017, les trois accusés avaient été condamnés par le Tribunal criminel, respectivement, à la perpétuité, 10 ans et 3 ans de prison. Un double appel avait alors été introduit par la défense du principal accusé, et par le ministère public qui avait estimé que les deux autres mis en cause méritaient des peines plus lourdes.
Pour rappel, les faits remontent à l'aube du 6 janvier 2016, quand Z. Mohamed, 31 ans, et B. Abdelkader, 23 ans, pénètrent dans le chantier situé à El Barki, avec l'intention de voler des barres de fer. Alors qu'ils sont en train de transporter des sacs de jute emplis de ferraille, ils entendent du bruit provenant de la loge de l'un des sept gardiens, proche du lieu où les barres de fer sont entassées : « Mohamed m'a enjoint de continuer à porter les sacs et m'a affirmé qu'il allait s'occuper du gardien», déclarera, plus tard, B. Abdelkader, lui-même employé dans le chantier en question.
Le lendemain, le veilleur sera transporté en urgence à l'EHU d'Oran où les médecins constateront que la cage thoracique était fracturée, engageant le pronostic vital de la victime. Deux jours plus tard, Tahar rendra l'âme des suites d'un arrêt cardiaque provoqué par une hémorragie massive, selon les conclusions du médecin légiste qui affirmera que c'est un coup porté par un instrument contendant qui a provoqué le traumatisme mortel.
L'enquête diligentée par la police s'orientera, d'abord, vers des vendeurs de ferraille d'El Barki mais ils seront innocentés et les soupçons se porteront vite sur Z. Mohamed qui, interpellé et interrogé, reconnaîtra les faits qui lui sont reprochés, en rejetant, toutefois, l'accusation de meurtre. Plus tard, B. Mohamed et M. Hamada, 20 ans, propriétaire du camion devant servir au transport de la marchandise volée, sont interpellés et écroués par le magistrat instructeur, en compagnie de l'accusé principal. Les chefs d'inculpation retenus sont l'homicide volontaire, association de malfaiteurs, vol qualifié et complicité.
Au cours du procès, en appel, Z. Mohamed reconnaît l'ensemble des chefs d'accusation (association de malfaiteurs, vol qualifié, commis de nuit et en réunion…) mais continuera de nier le meurtre en tentant d'incriminer Abdelkader: «Quand je suis rentré dans la loge, B. Abdelkader était avec moi. Je vous jure que je n'ai pas fait autre chose que le ligoter», répétera-t-il à la barre. Ce que contestera son complice qui soutiendra que « seul Mohamed pouvait commettre le crime puisque c'est lui qui est allé le voir pendant que je continuais à transporter les sacs». Abdelkader ajoutera avoir pris la fuite dès qu'il a vu un gardien chinois se diriger vers lui : «Il était à une vingtaine de mètres, j'ai préféré prendre la fuite en laissant les sacs sur place. C'est en me rendant au travail le lendemain que j'ai appris que le gardien avait été hospitalisé». M. Hamada, lui, niera de nouveau l'ensemble des accusations en expliquant avoir loué son camion à Mohamed deux mois plus tôt parce son permis lui avait été retiré par la police.
Convaincu de la culpabilité des trois accusés et de l'existence d'une entente préalable pour la commission d'un crime, le représentant du ministère public requiert la prison à perpétuité contre Z. Mohamed et B. Abdelhak, et 20 années de réclusion contre M. Hamada. Hormis l'avocat de M. Hamada qui plaidera l'acquittement de son client pour absence de preuves concrètes le liant aux crimes, les défenseurs des deux accusés s'étriperont, chacun défendant les intérêts de son client en tentant d'accabler l'autre. Pour l'avocat de Z. Mohamed, Abdelkader est le responsable du meurtre puisque, étant employé dans le chantier, il devait avoir été reconnu par le défunt. Quand aux avocats de Abdelkader, ils plaideront davantage la culpabilité de Mohamed, dans le meurtre que l'innocence de leur client.


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