Métro d'Alger, une fiction devenue réalité rétrospective 2011

Photo : S. Zoheir
Par Samir Amroune
La première rame du métro d'Alger s'est ébranlée le 1er novembre dernier, après son inauguration, la veille, par le président de la République. Mais combien sommes-nous vraiment à avoir cru mordicus à ce mode de transport souterrain ' Pas beaucoup. Lancé dans les années 80, on nous vanta ce qui devait changer notre façon de nous déplacer et nous propulser parmi les grandes métropoles à l'image de Madrid, Londres Paris ou New York. On assiste alors avec enthousiasme à ce méga-chantier, qui sortait de terre. Les trous béants se creusait ici et là. C'était compter sans la conjoncture de l'époque. La crise venait de passer par là et les finances manquaient cruellement pour mener à bien cette vaste entreprise. Les chantiers qui tournaient à plein régime freinent la cadence avant de s'arrêter. Alger allait-elle connaître la même déconvenue que les deux précédents projets de 1928 et 1959 datant de l'époque coloniale et qui devaient doter la capitale de ce mode de transport, et qui n'ont jamais pu voir le jour faute de consensus 'Le projet entra donc alors dans un coma profond à son tour et il faudra attendre une embellie des cours du pétrole pour provoquer un électrochoc financier salvateur en 2003, qui le fit sortir définitivement de sa léthargie.La RATP Paris a certainement dû ressortir le plan poussiéreux du 1er métropolitain d'Alger de l'époque, car à voir de plus près, les ressemblances sont étrangement frappantes avec le plan actuel, à quelques nuances près. Desservant 5 communes où la densité démographique et le trafic routier sont importants, le métro d'Alger circule tous les jours de la semaine, confortable, rapide, sécurisé et surtout ponctuel. C'est ce qui a déjà fait craquer plus d'un million d'algérois même si les formules d'abonnement sont encore sommaires. L'exploitation du métro algérois, ne s'arrêtera pas en si bon chemin car le futur chantier est tout aussi colossal. Les projets d'extension de la ligne 1, ainsi que la création de deux autres lignes formeront un réseau de 40 km à l'orée de 2020.La RATP El Djazaïr, telle une araignée tissant sa toile, devra, grâce à ce premier fil posé, s'appliquer pour réussir son maillage parfait, dans des délais «acceptables» et offrir ainsi un réseau de transport à ses usagers, digne d'une grande capitale.