Algérie

Métiers artisanaux à Bouira: Un patrimoine à sauvegarder



Métiers artisanaux à Bouira: Un patrimoine à sauvegarder
Les artisans dénoncent la concurrence accrue des produits artisanaux importés, notamment de Tunisie.

Les produits de l’artisanat dans la wilaya de Bouira ne se vendent plus localement, comparativement à il y a quelques années. Cette baisse de vente est liée surtout à l’absence de touristes qui constituaient dans le temps la principale clientèle des produits artisanaux.

Des artisans reconnaissent que le marché local ne les arrange en rien. De ce fait, ils n’hésitent pas à aller de ville en ville à la recherche de clients potentiels.

En été, période propice pour écouler la marchandise, les artisans de Bouira envahissent, de l’est à l’ouest, les plages du pays.

«Il y a quelques années, des artisans de Bouira réussissaient à vendre leurs produits aux touristes. Mais ces derniers temps, c’est la disette en matière de tourisme», dira un artisan rencontré au salon régional de l’artisanat, organisé le week-end dernier à la maison de la culture Ali Zâamoum.

La cherté de la matière première en Algérie est une autre cause de la mévente des produits locaux, alors que celle venant de l’étranger, tel que l’émail importé d’Espagne, est moins chère.

Ainsi, les artisans locaux dénoncent la concurrence accrue des produits importés, notamment de Tunisie.

«Comme les pouvoirs publics ne nous aident pas, nous faisons face encore à diverses difficultés. La matière première, notamment l’émail, est trop chère par rapport à celle importée de l’étranger, notamment d’Espagne. C’est pourquoi les gens préfèrent dans la plupart des cas le produit étranger (tunisien généralement), parce qu’il est moins cher, contrairement aux nôtres», ajoute le même artisan.

Pour Arezki Khendriche, président de la chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya, l’artisanat a un avenir prometteur dans la région. Aussi, il fait appel aux artisans à rejoindre la structure qu’il préside en vue de bénéficier de différents avantages dans ce domaine.

«Nous essayons de convaincre les artisans qui n’ont pas encore adhéré à la chambre de l’artisanat à nous rejoindre pour pouvoir participer à des expositions régionales et nationales», ajoute encore M. Khendriche, lui-même artisan.

A propos des produits artisanaux étrangers qui se vendent sur le marché algérien, notre interlocuteur prévient les clients à prendre garde lorsqu’ils les achètent.

«Ces produits étrangers, fabriqués à base de la cristalline avec un taux élevé de plomb, matière moins chère comme on le sait, mais présentent de réels dangers pour la santé», a-t-il mis en garde.

Par ailleurs, dans le cadre des activités de la CAM, un riche programme a été élaboré pour relancer ce créneau. Il y aura dans ce contexte l’installation de trois commissions qui se chargeront de la qualification et de l’accompagnement des artisans et de la promotion de l’artisanat.

Ainsi, les artisans vont bénéficier d’un programme de formation sur les métiers et le marketing. Ceux des zones rurales seront encouragés et aidés en vue de protéger ces métiers menacés de disparition.

La CAM de Bouira compte actuellement 2735 adhérents.

Ali Cherarak


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