Algérie

Mesures spécifiques de contrôle des ressortissants algériens: Alger convoque l'ambassadeur des Etats-Unis



Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a convoqué lundi l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger pour lui exprimer les «vives protestations» du gouvernement algérien suite à la décision prise par les autorités américaines d'inclure les ressortissants algériens dans une liste de pays dont les nationaux seront soumis à des mesures spécifiques de contrôle vers ou à partir des points d'entrée aériens américains.

 «Suite à la décision prise par les autorités américaines d'inclure les ressortissants algériens dans une liste de pays dont les nationaux seront soumis à des mesures spécifiques de contrôle vers ou à partir des points d'entrée aériens américains, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger pour lui faire part des vives protestations du gouvernement algérien devant cette mesure malencontreuse, injustifiée et discriminatoire», précise un communiqué de son département ministériel. «Cette convocation fait suite à plusieurs démarches antérieures effectuées en leur temps, aussitôt les mesures connues, aussi bien par l'administration centrale que par notre ambassadeur à Washington, auprès des autorités américaines concernées», souligne le texte.

 La Direction américaine de la sécurité des transports (TSA) avait publié début janvier une liste de quatorze pays «à risques» comprenant, outre l'Algérie, le Yémen, le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, l'Irak, la Syrie, la Libye, le Soudan, l'Arabie Saoudite, le Liban, la Somalie et le Nigéria. Les voyageurs en provenance de ces pays devront subir des fouilles corporelles sévères, avec passage au scanner quand il est disponible. Leurs bagages seront examinés dans le détail et, bien entendu, les interrogatoires à l'arrivée seront très serrés.

 La TSA, estimant que «parce qu'une sécurité effective de l'aviation doit commencer au-delà de nos frontières, et dans le cadre d'une coopération extraordinaire de nos partenaires aériens dans le monde, a ordonné que tout individu se rendant aux Etats-Unis de n'importe où dans le monde en provenance ou via des nations qui parrainent le terrorisme ou de (certains autres) pays devra se soumettre à un contrôle accru». Ces mesures comprennent une fouille corporelle «complète» ainsi qu'une inspection «manuelle» des effets personnels des passagers. Elles concernent aussi les voyageurs ayant transité par un de ces 14 pays. La fréquence des fouilles aléatoires de passagers à destination américaine sera également augmentée. La TSA recommande aussi le recours à des «technologies perfectionnées de contrôle», comme le scanner corporel.

 La décision des autorités américaine intervient après l'affaire Umar Farouk, du nom du jeune Nigérian inculpé pour tentative d'attentat sur la Northwest Airlines reliant Amsterdam à Detroit, aux Etats-Unis.

 Pour rappel, la France avait annoncé elle aussi un durcissement des contrôles des passagers en provenance de six pays, parmi lesquels figure l'Algérie. Paris entend imposer à Air Algérie de communiquer des informations sur les voyageurs vers la France dès la réservation du billet, comme le moyen de paiement, l'adresse de facturation, le numéro de téléphone, l'adresse électronique, etc. Les compagnies aériennes qui «négligent ou refusent de transmettre à l'avance la liste de leurs passagers seront systématiquement verbalisées par la police aux frontières (PAF)». Cette amende de 50.000 euros est une disposition déjà en vigueur qui figure dans le cadre de l'expérimentation de mesures antiterroristes adoptées en 2006 mais elle n'avait jamais été appliquée. Les pays «à risques» sur la liste française sont le Yémen, la Syrie, le Pakistan, l'Iran, l'Afghanistan, l'Algérie et le Mali. Mais le ministre français de l'Intérieur envisagerait de l'élargir à d'autres pays.




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