Algérie

Mesures draconiennes dans les prisons



Des moyens draconiens ont été mis en place par les autorités pénitentiaires pour assurer la protection de la population carcérale durant cette quatrième vague de Covid, apprend-on de diverses sources.Comme à chaque nouvelle vague, les détenus sont soumis à l'obligation de porter leur masque et de s'astreindre à l'hygiène des mains de manière régulière, nous fait-on savoir.
Les gardiens de prison et tout le personnel du milieu carcéral sont soumis à la même discipline, «avec plus de sévérité cette fois pour éviter un trop grand nombre de contaminations parmi les prisonniers», indiquent, par ailleurs, les mêmes sources. On assiste, en fait, à la reconduction de toutes les mesures prises en 2020 pour éviter que «les prisons se transforment en foyers de contamination».
Depuis plus d'une dizaine de jours, décision a été également prise d'éviter au maximum l'entrée de nourriture ou autres affaires dans les prisons, «pour éviter de créer ainsi un cercle vicieux et une situation à ne plus en finir». Cette décision a été très fortement décriée par les parents des détenus qui demeurent toutefois autorisés à rendre visite à leurs proches incarcérés.
Ces visites sont toutefois limitées à deux personnes comme au temps des gros pics de contaminations enregistrés durant les années précédentes. A l'intérieur des prisons, la situation décrite par plusieurs de nos sources ne paraît pas plus alarmante qu'elle ne l'est à l'extérieur. «Je me suis rendu hier (lundi) à la prison d'El-Harrach pour voir l'un de mes clients. Il portait un masque, m'a dit que tout le monde en portait à l'intérieur et ne s'est, à aucun moment, plaint d'une quelconque situation grave à l'intérieur», déclare Me Ksentini. La même situation est décrite par Me Miloud Brahimi. «Je me suis rendu, il y a quelques jours, à la prison de Koléa pour voir mes clients. Il n'y avait aucune situation anormale, et mes vis-à-vis ne m'ont, à aucun moment, parlé d'une dégradation de la situation à l'intérieur.» Il y a une année, ces deux avocats avaient adressé au premier magistrat du pays un appel pour une libération massive de détenus en raison de la pandémie. Me Ksentini avait révélé la contamination de Djamel Ould Abbès, ancien ministre de la Solidarité nationale et ex-patron du FLN, ainsi que trois autres ex-ministres.
A plusieurs reprises, des sources non démenties ont également annoncé l'hospitalisation d'ex-ministres et anciens hauts responsables pour Covid. L'ancien responsable de la DGSN, Abdelghani Hamel, l'ex-garde des Sceaux Tayeb Louh et les ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ont, par exemple, séjourné à l'hôpital Mustapha pour des soins Covid durant l'été 2020. Au mois de juillet de cette même année, Moussa Benhamadi, ancien ministre de la Poste et des Télécommunications, est décédé des suites de contamination par le virus. Le défunt a rendu l'âme à l'hôpital Mustapha où il avait été évacué en urgence pour des soins intensifs.
La situation qui prévaut actuellement dans les prisons algériennes ne semble toutefois pas avoir atteint le degré de gravité enregistré à cette époque. «Il y a des malades comme partout. L'infirmerie des prisons est bien sûr en état d'urgence, mais aucun cas grave nécessitant des soins spéciaux n'a encore été signalé», apprend-on encore. Aucun des avocats contactés n'a, en revanche, été en mesure de fournir des détails sur l'avancée de la campagne de vaccination menée dans les prisons.
En juillet 2021, le ministère de la Justice avait annoncé le déclenchement d'une vaste campagne de vaccination au profit de tous les employés du secteur de la justice et des établissements pénitentiaires.
Abla Chérif


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