Algérie

Mestpha Ben Brahim autrement vu



Une contre-lecture de la légende Beaucoup a été dit, ou peu, c’est selon, sur la biographie présentée par le professeur Azza Abdelkader sur le barde des Bni Amers, en l’occurrence Cheikh Mestpha Ben Brahim dont les quacidates continuent de défrayer la chronique. La descendance en somme ne sait de ce poète que ses célèbres «ghazals» et notamment la fameuse «Femme El haïfa» dont «Hzamha» -la ceinture- dans ses rêves est dénoué, la chevelure libérée en temps pluvieux et tumultueux, qui par une nuit vint frapper à la porte de cette beauté insondable qui allait se transformer en dulcinée devant le chevalier des vers sans pareil et où la passion valait la vertu. Cet aspect de notre barde ne peut également occulter son sens de la partie. Là, le professeur Azza Abdelkader étonne à travers ses lignes en montrant que Mestpha est beaucoup plus préoccupé par ses plaisirs que par la situation qui prévalait alors par les prémices de l’expédition française. On a pu prétendre que ce poète aimait la cour, les courtisans et autres salons des plus huppés, lui qui s’écrie dans un passage sans concession «Mon cœur s’est rappelé le pays et ses réjouissances et le plaisir à Bel-Abbès me rend mielleux/ J’ai vécu avec certains gens ignorants et peu comprennent le sens de mes vers/ Ils ont jeté le Gort (souliers) et ont enfilé des sandales et la tête nue». Dans ce petit opuscule l’on ressent un malaise tant le personnage de Mestpha est plutôt vu comme un auxiliaire que comme un résistant à l’occupation. Son exil suffit à nous éclairer: «Etranger solitaire/ Je n’ai pu avoir d’hommes amis à mes côtés/ Elle m’a souri et s’est dégagé de sa pudeur (...)». Symbole ou métaphore de l’amour de la patrie, cette Algérie des années premières où se préparait déjà les tribus des Beni Amers sous le commandement de l’Emir Abdel Kader à affronter déjà la soldatesque de Bugeaud. Le barde a chanté dans sa vision rimbaldienne la résistance et ne laisse aucune place à la médiocrité des médisants de maintenant et de toujours. L’œuvre de Azza est bonne à lire mais il y a lieu d’apporter de nouveaux éclairages sur la vie de ce barde très controversé. Ahmed Mehaoudi


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