Algérie

Mestfa Benbrahim : Projets à l?arrêt et chômage endémique



« Les sociétés publiques ont fermé leurs portes les unes après les autres. Et même dans le cas contraire, il vous faut du piston et des nerfs d?acier pour espérer décrocher un emploi ». « Nous sommes confrontés aux plus dures réalités de la vie. Bientôt 38 ans, toujours célibataire et sans le moindre sou dans la poche. Malgré cela, on me refuse toujours un emploi stable », lâche désabusé Mourad, un jeune chômeur de Mestfa Benbrahim, 40 km à l?est de la ville de Sidi Bel Abbès. Ce cri de détresse et de désarroi explique à lui seul le ras-le-bol d?une jeunesse livrée à elle-même, sans perspectives. « Les sociétés publiques ont fermé leurs portes les unes après les autres. Et même dans le cas contraire, il vous faut du piston et des nerfs d?acier pour espérer décrocher un emploi », explique-t-il, discrètement, en marge de la visite d?inspection effectuée samedi par le wali dans cette daïra à vocation agricole. Cette amère réalité est dénoncée par bon nombre de citoyens que nous avons rencontrés. Après l?Office national du matériel agricole (ONAMA), la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS) « est sur le point de déposer le bilan », s?inquiète la population locale. Les retards constatés dans l?avancement de certains projets de développement n?arrangent guère une situation déjà tendue. Les sociétés privées de construction métallique et de pose de canalisations du gaz sont, pour l?heure, les seuls pourvoyeurs d?emplois dans la région. A en croire les dires des citoyens, les demandes d?embauche examinées au niveau de l?Agence de l?emploi (ANEM) de Sfisef sont généralement « classées sans aucune suite ». Selon eux, le traitement « sélectif » des demandes d?emploi pousse les chômeurs à postuler à des emplois précaires, mal rémunérés et sans aucune protection sociale. « Le secteur informel est le principal employeur dans la région », révèle Abdelhak, enseignant dans une école primaire. Densification H. Abdelkader, 36 ans, qui s?est lancé dans le commerce informel, déclare : « Je suis licencié en droit. Je suis au chômage depuis neuf ans. Il faut être pistonné pour avoir un poste correspondant à mon diplôme. Croyez-moi, parfois il m?arrive de regretter toutes les années passées à l?université ». Pourtant Mestfa Ben Brahim offre de réelles potentialités d?investissements dans différents secteurs d?activités économiques. Mais pour le moment, les pouvoirs publics canalisent tous leurs « efforts » en direction d?une densification des infrastructures publiques. Les projets de réalisation, entre autres, d?un centre de formation professionnelle (CFPA), d?une sûreté de daïra, d?un complexe sportif de proximité, d?une salle omnisports au lycée Tallouti Abdelmalek et d?une bibliothèque communale « mobilisent toutes les énergies », fait remarquer un directeur d?exécutif de wilaya. Le wali reconnaît, pour sa part, que les retards observés dans certains secteurs attisent la « colère de la population. » Le constat n?est pas une simple vue de l?esprit. Au menu culturel de Mestfa Ben Brahim, les structures socio-éducatives sont tellement insignifiantes qu?il vaut mieux ne pas en parler. A cette tragique réalité, les problèmes sociaux ne peuvent que s?y ajouter. Ils ont pour nom : misère, mal- vivre, exclusion, injustice, cherté de la vie, mendicité, délinquance et bien sûr la toxicomanie.
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