Un peu comme une grosse aumône, à chaque sommet des pays les plus riches du monde, celui du G8, est décidée une enveloppe de secours prétendue d?urgence à l?Afrique, continent de concentration de pauvreté et de pandémies. Le Sommet de Berlin a fait cette fois-ci l?annonce d?une obole de 60 milliards de dollars ? dans un échéancier non déterminé vraiment. Le chiffre en lui-même peut paraître faramineux, certes. Mais il faut le mettre en relations par rapport à de simples autres paramètres, expressifs de l?extrême désespérance frappant la nouvelle sous humanité en résurgence permanente. Avec quelques données dûment authentifiées par l?organisation des Nations Unies (ONU). Le premier de ces paramètres a été décliné par Jean Ziégler, rapporteur spécial de l?ONU pour l?alimentation : le nombre de personnes sous alimentées dans le continent est passé, en ces trois dernières décennies, de 81 millions à 203 millions. A cela s?ajoutent d?atroces maladies et épidémies, telles la tuberculose, le paludisme et le SIDA. Toujours de la source des Nations Unies est chiffré, en perspective à 2010, le dramatique chancre de 11 millions d?Africains frappés du SIDA. Un expert estime que le don du G8, si toutefois il est mis en ?uvre, ne peut permettre d?en soigner que 5 millions d?entre eux. Dans ces nouveau jeux mondialisés de riches une figure frappe dans les méandres de sa trajectoire. Il s?agit du nouveau ministre français des Affaires étrangères, ancien proche du Président socialiste Mitterrand, et détenteur d?un portefeuille clef d?un Sarkozy marquant le pouvoir le plus à droite, et à tentation de repli identitaire, connu par la France depuis sa libération. Kouchner, pour la petite histoire, a entamé son odyssée humanitariste - portée par le credo « le droit d?ingérence » avant terme ? dès 1968, dans le terrible Biafra. Dans de savantes ficelles du tout communication par l?émotion, jeudi dernier, Kouchner a dédaigné le Sommet des riches. Il s?est invité au Mali, Bamako où - hasard d?agenda ? ? une rencontre au sommet des plus pauvres de la planète s?est tenue, pour narguer les dominants. Face aux désastres subis par l?Afrique, et dans la série des messes et promesses de riches, cette nouvelle expédition ne peut augurer de réelle révolution. Un diplomate a conjecturé : « Kouchner ne renoncera pas à ce qu?il est, et ce n?est pas ce qu?on lui demande. Mais il devra concilier son identité avec la ligne politique définie par l?Elysée. »
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Posté Le : 14/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belkacem Mostefaoui
Source : www.elwatan.com