Algérie

Messaoud et le puits empoisonné !


Des recettes globales de plus de 50 milliards de dollars tirées cette année des exportations d'hydrocarbures. La preuve que l'or noir continue pour une large part à entretenir le porte-monnaie national. Même s'il est vrai que tout n'est pas si noir dans un pays où l'or dit «noir» est une autre manière d'apprendre à compter sur... l'autre, que serait-on devenu si le liquide trop précieux, puisé du fin fond d'un sous-sol trop généreux, n'était pas convertible cash en pain bénit pour le commun des pétro-dépendants hypocondriaques que nous sommes !' Nos «déclinologues», à nous, parient sur un épuisement total de la matière fossile dans cinq lustres, au plus tard. Une réalité prise par-dessus la jambe, dans un pays où le subconscient collectif croit toujours que Dieu ne donna point la vie, si la Terre ne suffisait pas à nourrir (jusqu'au rôt) ses milliards d'«occupants». Ici, scénario-catastrophe raconté en voix off sur le drame d'un douar dont les villageois ne moururent jamais de faim, faute de pain frais.Par un jour sans lumière, Messaoud, en bon chef du douar, fut informé par ses sbires, rusés comme des singes, d'une curieuse maladie mentale qui rendit fous la moitié des villageois. La raison serait l'eau du puits qui aurait été empoisonnée par une main venue de très loin. Intrigué pour la santé de la moitié de ses sujets, Messaoud, en homme tutélaire du douar, réfléchit, la tête tremblante, à la solution qu'il ne trouva point. Il décida alors d'un conseil de crise avec ses satrapes de nervis. Ces derniers lui conseillèrent de tuer sur le champ la moitié des habitants du douar pour éviter qu'ils ne contaminent l'autre moitié (restée sage !) et se retrouver, donc, avec le scénario cauchemardesque d'un village fantôme. Horrifié à l'idée de sacrifier la moitié de ses congénères, Messaoud passa de longues nuits blanches à gamberger sur le mauvais sort jeté à son douar, pourtant si paisible et si loin de tous les tourments concupiscents de la civilisation du tout-manger.
A l'aube d'une journée où il tomba du ciel une pluie de pierres de couleur rouge sang, Messaoud, juché sur la plus haute colline du douar, eut une idée si «éclairée» qu'il glaça le sang à tous ses affidés anthropophages, réunis pour la «solution finale». Il réclama d'abord une outre en peau de chameau remplie d'eau, puisée du puits qui rend foldingue, avant d'en prendre lui-même deux gorgées bien fraîches sous le regard tétanisé de ses sbires, sentant enfin le «dernier coup» se jouer sur leurs grosses têtes, toutes couvertes d'un tissu blanc. Devenu comme fou, Messaoud, le maître du douar, exigea de ses vizirs de boire, eux aussi, chacun une tasse de l'eau empoisonnée. Ainsi, le douar de Messaoud retrouva sa quiétude d'antan…
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