Il y a 80 ans, Messali Hadj arrivait en Algérie, au stade municipal d'Alger, où il planta le drapeau algérien pour s'opposer au programme de rattachement de l'Algérie à la France, prôné par le gouvernement colonial de Violette Blum du Front populaire.Dans cette aire sportive, où se tenait le Congrès musulman, Messali Hadj fut reçu par le vénérable Cheikh Abdelhamid Ben Badis.Son compagnon d'armes, Ali Abdouni, se remémore cet instant indélébile.«Prenant la parole pour la première fois dans la capitale algérienne, Messali Hadj s'adresse à la foule, 20 000 Algériens, en ces termes : ''Mes chers frères, je vous apporte le salut fraternel de vos frères émigrés en France qui luttent au sein de l'Etoile nord-africaine (ENA) depuis plus de dix ans pour l'émancipation de notre peuple et pour l'indépendance de l'Algérie.Cependant, nous rejetons de toutes nos forces le rattachement de l'Algérie à la France, car nous sommes pour la création d'un Parlement algérien, élu au suffrage universel sans distinction ni de race ni de religion et pour l'indépendance de l'Algérie?''» Il ramasse, ensuite, une poignée de terre et crie à la foule algérienne : «Cette terre bénie est la nôtre, elle n'est ni à vendre, ni à acheter, ni à hypothéquer, ses héritiers sont là et l'Etoile nord-africaine y veillera.»Messali Hadj venait de sauver l'honneur du peuple algérien. En 1992, le président Boudiaf, à une question d'une journaliste algérienne, répondit : «La Révolution algérienne du 1er Novembre 1954 est née le 2 août 1936 au stade municipal d'Alger, actuellement El Annasser, autour de Messali Hadj.»Le gouvernement colonial réagira par la dissolution de l'Etoile nord-africaine. C'est en ces circonstances difficiles que Messali Hadj et ses compagnons créèrent, le 11 mars 1937, le Parti du peuple algérien (PPA), et ce, pour continuer le combat pour la réalisation du programme de l'ENA, à savoir l'indépendance totale de l'Algérie. «Après le cessez- le -feu du 19 mars 1962, la mission du PPA est de parfaire l'indépendance de l'Algérie, de procéder à des élections libres et de créer l'Etat algérien sur des bases démocratiques afin de donner la parole au peuple algérien en vue de fixer son avenir politique, économique, social et culturel», explique encore M. Abdouni.
Posté Le : 31/07/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : www.elwatan.com