Algérie

Messahel pointe du doigt le Maroc



«On sait qui fait quoi et on sait qui est derrière quoi. Donc, ça, tout le monde le sait», a expliqué le ministre.«On sait qui fait quoi». Cette déclaration est du ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Il a eu cette réponse à une question posée par un journaliste de Radio France internationale sur le sujet du trafic de drogue dans le Sahel. Le diplomate algérien, qui participait à une réunion ministérielle centrée sur le terrorisme et la corruption en Afrique, n'est pas allé par quatre chemins pour dire une évidence que tout le monde connaît. En effet, le ministre a souligné le fait que l'Algérie n'en produisait pas. Il ne faut pas être un génie pour déduire que les tonnes de drogue que les services de sécurité interceptent à la frontière avec le Maroc viennent justement de ce pays. De fait, la question de la journaliste de RFI sur une «coupure» du dialogue entre l'Algérie et le Maroc dans la lutte contre le trafic de drogue n'avait pour ainsi dire pas de sens. Sur le dialogue, le ministre a précisé que celui-ci «s'inscrit dans le cadre de la volonté politique des uns et des autres». Mais sachant pertinemment que l'Algérie «n'est pas un pays producteur de haschisch, de drogue ou autre chose», on peut aisément comprendre que les termes du dialogue sont clairs. «Nous faisons en sorte que chacun essaie, par les moyens qu'il a, de lutter contre ce phénomène pour la stabilité de la région. Donc il va falloir que chacun fasse l'effort de son côté, sans qu'il n'y ait de grandes polémiques. On sait qui fait quoi et on sait qui est derrière quoi. Donc, ça, tout le monde le sait», a expliqué le ministre, arguant, si un effort doit être fait ne semble pas suffisant côté marocain. Messahel en a pour preuve que les rapports des Nations unies «sont très, très clairs sur les trafics dans le monde». Et en l'espèce, le Maroc est de loin, le premier producteur de la planète. C'est une manière de dire qu'il ne faut pas se voiler la face et confier une bonne fois pour toutes la gestion de ce phénomène mondial à l'ONU «pour faire face à ce genre de fléau».
A ce propos, la conférence du Forum global de lutte contre le terrorisme qui s'est tenu à Alger a mis à nu les liens entre le crime organisé et la lutte antiterroriste. «Aujourd'hui, le problème nese pose qu'au niveau du Sahel il n'y a pas d'autre source que les grands trafics. Donc il y a la drogue, il y a le trafic humain», a souligné le ministre, insistant sur le fait qu'il faille prendre une décision claire, sachant la provenance, la destination du haschisch et surtout les forces criminelles qui en font commerce. Plus diplomatiquement, Messahel appelle à intensifier la lutte contre le trafic de drogue «dans le cadre des mécanismes au sein de l'Union africaine et de l'organisation sous-régionale à laquelle nous appartenons pour lutter contre ce phénomène».


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