Algérie

Messages à lectures divergentes



Les attentats terroristes commismardi dernier à Alger ont suscité un vaste mouvement de réprobation et decondamnation de la part de la communauté internationale. Les messages decondoléances et de solidarité ont afflué du monde entier, exprimés pourcertains de façon à ne laisser planer aucun doute sur le soutien accordé parleurs auteurs aux autorités algériennes et à la stabilité du pouvoir d'Etatdont ils sont à leurs yeux l'incarnation. Le président Bouteflika a ainsi reçules marques de réconfort de la plupart de ses homologues étrangers, dont lesplus spectaculaires par leur symbolique chaleureuse sont incontestablement lesappels téléphoniques émanant des présidents français Nicolas Sarkozy etaméricain George W. Bush.Le premier a pris contact avec leprésident Bouteflika aussitôt la nouvelle des attentats connue. Le secondquelques jours après le drame, mais non sans avoir fait connaître immédiatementsa réprobation des actes terroristes, exprimée par le porte-parole de laMaison-Blanche.Dans le contexte algéro-algériendans lequel les attentats de mardi ont eu lieu, il est difficile de ne pasinterpréter les gestes des présidents français et américain, ainsi que d'autresacteurs politiques d'importance sur la scène internationale, comme l'expressionde leur appui à Bouteflika. D'autant que tous déclarent apprécier la politiquequ'il mène dans son pays et souhaiter qu'elle se poursuive. Dans l'opinionalgérienne, ces manifestations de solidarité internationale font l'effet d'unbaume, au sens où ceux qui les ont exprimées ont ainsi démontré que l'Algériepeut compter sur la coopération étrangère dans sa résistance à l'offensive terroristedont elle est la cible, menée par Al-Qaïda via l'ex-GSPC devenu «Branched'Al-Qaïda au Maghreb islamique».Il est évident toutefois que lesmilieux à l'intérieur du pays opposés à Bouteflika et à sa politiquen'apprécient pas le volet appui fort et sans ambiguïté à ce dernier délivré parce message, à un moment où la lutte pour la succession au pouvoir est engagéedans le pays. La réaction d'unanimisme favorable à Bouteflika dont fit montrela communauté internationale est contrebalancée dans le pays par les critiquesque ces milieux font de sa gestion et de son bilan, auxquels ils imputentouvertement d'avoir échoué sur tous les plans et notamment sécuritaire.Se faisant le porte-voix desfranges de l'opinion qui partagent cette appréciation négative du régime et deses dirigeants, le Comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR)est monté au créneau en s'attaquant avec une virulence sans précédent contreceux-ci par un communiqué dont les auteurs dénoncent leur «démarche suicidairequi ne fait que précipiter davantage le pays dans un nouveau cycle de violence,de sang et de souffrance». Et d'exiger que «Bouteflika, dans tous les cas, doitpartir. Ils doivent tous s'en aller». Le deuil, la douleur et l'élan desolidarité unitaire que l'ignoble tuerie a provoqués dans le pays a vite cédéla place dans le microcosme politique et dirigeant, à la polémique et àl'exploitation politiciennes de l'évènement.


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