Algérie

« Mes critiques envers Essadate m'ont valu 30ans de prison, au point que les traits de ma femme sont effacés de ma mémoire »



Nabil Abdelmadjid El Maghribi, le plus ancien des détenus dans les prisons arabes, a été arrêté deux mois avant l'assassinat d'Anouar Essadate en 1981. Il a malgré cela été accusé dans l'affaire d'assassinat de Sadate, et condamné à perpétuité. Nabil Abdelmadjid El Maghribi a écopé 30 ans de prison.Cette sentence n'est pas la seule, puisqu'en 1995, pendant son incarcération, il a été condamné à deux autres peines, une première de 3 ans et une deuxième à perpétuité. La raison était son implication dans les organisations de Fatah, et actions au sein des groupes de Djihad pour la chute de système. Après quelques heures de sa libération pour des raisons de santé, El Khabar s'est rendu à son domicile à Ain Chems, à l'ouest du Caire, et lui a posé quelques questions :
El Khabar : pourquoi avez-vous été incarcéré malgré votre poste d'officier au sein des services secrets de guerre ' Nabil El Maghribi : J'étais ambitieux, j'ai eu le titre de l'Etudiant exemplaire quand j'étais à l'université, et j'ai obtenu un diplôme de langues et de traduction instantanée, en langues espagnole, française et anglaise?. J'ai choisi par la suite d'intégrer les rangs des services secrets. J'ai intégré l'armée comme soldat de réserve, en vue de compenser le déficit en soldats après la guerre de 73. Après avoir passé quelques examens, j'ai été classé le premier de la promotion, puis affecté avec 4 autres soldats au bureau d'officiers de « transmission », c'était le plus haut bureau des services secrets.
El Khabar : Est-il vrai que vous avez été incarcéré à cause de votre opinion concernant l'ancien président Anouar Essadate ' Nabil Abdelmadjid El Maghribi : Oui
El Khabar : comment ' Nabil Abdelmadjid El Maghribi : lorsque Tarek Zaatar, beau frère de Sadat a commencé à travailler avec nous, j'ai commencé à donner mon avis sur Essadate, que j'ai qualifié d'agent et traitre. Bien sûr cela n'est pas uniquement mon avis mais c'est l'avis qu'ont partagé avec moi plusieurs de mes collaborateurs, proches de Sadat, à l'instar du docteur Mohammed Brahim Kamel, qui fut ministre des affaires étrangères de l'Egypte. Après avoir quitté les Renseignements, j'ai travaillé dans trois organismes civils, notamment, le ministère de la culture, puis celui de la jeunesse et ensuite à « Dar El Iâtissam », qui était alors la plus grande maison d'édition en Egypte où j'ai exercé en tant que traducteur, avant que je ne sois arrêté, fin juillet 1981 à ma maison.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)