Algérie

Merzouk Mustapha. PDG de Tonic Industrie : «Nous avons ouvert 42 chantiers»



Merzouk Mustapha. PDG de Tonic Industrie : «Nous avons ouvert 42 chantiers»
-Tonic Emballage a été rachetée par l'Etat grâce au concours du Trésor public pour devenir Tonic Industrie. Outre l'appellation, qu'est-ce qui va changer dans cette entreprise '   Le rachat de Tonic Emballage par l'Etat à  travers le dédommagement des principaux créanciers, dont le plus important était la BADR, tend à  récupérer cet outil de production et à  le réhabiliter, tout en sauvegardant l'emploi et l'équipement. Pour ce qui est de l'exploitation, il est important de mettre maintenant en œuvre tout un programme de maîtrise et d'amélioration de la gestion. La transition d'une entreprise privée à  une entreprise publique suppose la maîtrise de tous les flux physiques et financiers. S'agissant de la gestion des ressources humaines, nous avons lancé tout un programme de gestion de personnel, en termes de rationalisation, de positionnement, de formation, de convention et la mise en place d'un cadre juridique relatif aux relations de travail. Ce programme consiste également à  prendre en charge tous les aspects liés à  l'hygiène et à  la sécurité (protection des installations et des individus). Ces aspects étaient pratiquement inexistants à  la récupération de l'entreprise. Globalement, nous avons ouvert environ 42 chantiers nécessaires à  la mise sur les rails de l'entreprise. -A peine quelques mois après son rachat par l'Etat, l'entreprise valse déjà au rythme d'une protestation, y a-t-il une défaillance dans la gestion de la ressource humaine ' Nous avons l'objectif de rationaliser le personnel, car nous avons constaté l'existence de sureffectifs quantitatifs par poste et de sous-effectifs qualitatifs qui supposent une meilleure gestion et rationalisation. Cela n'est aucunement synonyme de compression d'effectifs, mais il s'agit d'un redéploiement interne par une meilleure formation. Je dirai même par un renforcement ciblé des effectifs existants. La révision de la grille des salaires et autres indemnités suppose un peu plus de temps. Nous avons actuellement 142 niveaux de salaires qu'il faudra revoir, tout comme les avantages et les primes. Il faut revenir à  un contenu économique de la relation de travail. -Quelles sont aujourd'hui les priorités que se fixe Tonic Industrie en matière d'assainissement de l'entreprise et d'investissement ' Maintenant que toutes les difficultés pour sauvegarder l'entreprise sont aplanies, l'une de nos priorités consiste à  remettre à  niveau l'outil de production. L'objectif premier étant celui de réussir le redressement de l'entreprise, car sa situation actuelle est inquiétante à  plus d'un titre. Cette réussite suppose la mise en place d'un meilleur outil de gestion, la mise à  niveau de l'ensemble de l'outil de production. Les actions les plus urgentes à  engager et qui sont en relation directe avec la production consistent à  alimenter l'entreprise en eau et en électricité ainsi que la réalisation d'une station d'épuration des rejets liquides. En outre, d'autres actions sont prévues et concernent directement l'outil de production. Elles consistent surtout à  réajuster intégralement la ligne de production essentielle (Liner) ainsi que l'optimisation de l'utilisation des autres lignes de production. Pour cela, nous avons pu débloquer les achats de pièces de rechange, nécessaires au renouvellement et à  la réhabilitation de l'appareil productif. Au-delà de la mise à  niveau et le souci de finir l'investissement, il est temps de replacer cet outil de production par rapport à  la concurrence ainsi que sur le marché international. -C'est-à-dire… C'est-à-dire qu'il ne s'agit pas seulement de mettre en place une démarche d'assainissement et de mise à  niveau, mais proposer surtout un plan de développement de l'entreprise. Nous avons arrêté une démarche commerciale et de marketing. Nous envisageons, en premier lieu, de consolider et améliorer nos parts de marché qui vont de 50 à  70%, suivant le type de produits, et de 5 à  10% pour les petits produits. Nous avons déjà des opérations à  l'export et un carnet de commandes vers certains pays, dont la Tunisie et la Libye. Nous sommes condamnés à  exporter, compte tenu de la structure du marché local. Nous envisageons d'atteindre dans les premières années un chiffre d'affaires de 1 à  2 millions de dollars à  l'export. -Y a-t-il des litiges toujours en suspens avec les anciens fournisseurs de l'entreprise ' Pour ce qui est du problème des litiges qui sont aujourd'hui en suspens, je pense que la justice algérienne a tranché. Il s'agit d'appliquer un jugement et un processus de faillite qui est une procédure et une loi applicable partout ailleurs, je ne vois pas pourquoi l'on s'oppose à  son application en Algérie. Une assemblée générale des créanciers a décidé d'appliquer l'indemnisation, mais il faudra tout de même qu'il y ait manifestation des personnes concernées auprès des anciens responsables en charge de cette question.   


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