Algérie

Meriem Fekkai, la Dame de la Chanson Algérienne



Meriem Fekkai, la Dame de la Chanson Algérienne
(1889-1961). Grande dame de la chanson algérienne.
Originaire de Biskra, Meriem Fekkai el Biskriya est née à Alger. Son genre de Msammaâ, typiquement féminin est inspiré de celui de Maâlema Yamna, laquelle a été son principal modèle, viendra ensuite Cheikha Tetma qu’elle ne quitta pas d’une semelle durant une grande partie de sa vie. Elle a apporté un plus dans la composition de son ensemble artistique, qu’elle constitua à partir de 1935, en introduisant une forme de prestation musicale et dansée tout à fait nouvelle, car jusque là les Cheikhate ne s’occupaient pas de la partie ballet traditionnel qui se faisait tantôt d’une manière spontanée, tantôt sur demande de la famille organisatrice de la cérémonie. Elle s’intéresse précisément à ce côté du fait qu’elle débuta sa carrière en qualité de danseuse à l’occasion des fêtes familiales, mais également en intermède des spectacles organisés par Mahieddine Bachetarzi, notamment à partir de 1928, période au cours de laquelle il présidait aux destinée de la société musicale el Moutribya. Chanteuse est un métier qu’elle entreprit très tardivement. Elle a figuré sur un plateau artistique grandiose, le Samedi 24 aout 1929 à Alger aux côtés de Mahieddine, Sassi et Chabha, une grande chanteuse kabyle de l’époque. Là elle s’affirma réellement comme une artiste complète car aux talents de chanteuse s’ajoute ceux de danseuse traditionnelle, agile, élégante d’une beauté incomparable. Elle envouta son public et les organisateurs, car une étoile nouvelle est née, qu’il fallait compter avec elle. A l’époque, outre Meriem Fekkai, Yamna et Tetma il y avait également Fettouma El Blidiya, Cheikha Zahia, Leila Fateh (L. Mouti), Soltana Daoud (Reinette l’oranaise) et Zohra el Fassia. Pour les Cheikh genre Mdih, qu’on n’appelait pas encore chaâbi, il y avait Cheikh Abderrahmane el Meddah, Cheikh Mustapha Driouch, Cheikh Mamad Benoubia, Reghaï Abderrahmane dit Cheikh Saïdi, Cheikh Mahmoud Zaouch, Cheikh el Hadj Mhamed el Anka et son maître Cheikh Nador (Mustapha Saïdi) qui était déjà décédé en 1926, pour ne citer que ceux là. Pour la musique andalouse, l’activité était intense également avec la suprématie de la Société el Moutribya, la Société el Andaloussia au sein de laquelle figuraient Mohamed Fakhardji, El Djazaîria, El Gharnata ; voyait le jour aussi el Mossilya. Ayant une instruction moyenne, elle compensait ce handicap par sa grandeur d’âme et son comportement social. Sa maison était le lieu de rencontre de beaucoup d’artistes. Aimable et très accueillante elle fut aidée par son entourage familiale et plus particulièrement par son mari, Si abdelkrim Belsenane, qui ne ménagea aucun effort pour son épanouissement artistique. Ils vécurent une quarantaine d’années ensemble sans laisser d’enfants. Meriem Fekkai choisissait sa clientèle parmi les familles bourgeoises d’un niveau social élevé : son programme de ce fait ne désemplissait jamais durant les étés, en après midi (Dhella) ou en soirée (Sahra). Son programme de chant était composé de poésies du genre aroubi et hawzi, des morceaux légers (nqlébète) du classique andalou. Elle donnait leurs chances à toutes les belles voix qui l’entouraient. Elle avait pendant une longue période permis à Fadéla Dziria d’interpréter tous les Istikhbarates, prélude au chant qu’elle programmait pour son ensemble à l’association de toutes ses prestations. Ses succès étaient en grande partie ceux de Yamna ou de Tetma, car puisés dans le patrimoine hawzi tlemcenien ou aroubi algérois. Meriem Fekkai se démarque malgré tout des autres, par l’interprètation à l’unisson de la quasi-totalité des chants. Le Dakhli Msemmaï Rana Djinek, chant de bienvenue à la mariée reste son chef d’œuvre avec El qelb bet Sali et Mene Houa rohi ou rahti du poète tlemcenien Ibn Msayeb. Meriem Fekkai sortait rarement en dehors d’Alger, sauf pour les visites amicales ou familiales à Tlemcen, ou encore à Miliana pour l’Aïd el Adha. Elle était une cinéphile très avertie. Elle ne ratait jamais son après midi cinéma et les premières de films qui passaient à Alger. Elle mourut le 18 juillet 1961.



c'est tres belle
nihal osman - eleve - beit el fax, Liban

25/10/2011 - 21187

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