Résumé : Après avoir informé la famille au sujet de Taos, M'hamed passe la journée à errer à travers les quartiers sans but précis. Il décide de retourner à l'hôpital pour prendre des nouvelles de la vieille femme. Cette dernière lui apprend que sa mère venait de partir.Il déglutit. Elle a bien dit "ta mère". Il hoche la tête.
- Je l'ai avisée.
- Je l'ai compris. Elle était dans tous ses états, mais je l'ai rassurée. Je suis de cette vieille branche de femmes qui résistent à tous les maux.
Elle montre de son menton les flacons de sérum et de sang.
- Tous ces jouets ne sont pas pour moi. Avant, lorsque je ressentais ces fameuses douleurs, je me soignais avec des plantes. Tu vois bien que je n'en suis pas morte.
M'hamed passe une main caressante sur son bras.
- Que Dieu t'accorde une longue vie, khalti Taos.
Il soupire.
- Je craignais tant de rencontrer quelqu'un. C'est pour cela que je suis venu un peu tard.
Elle soupire de son côté.
- Jusqu'à quand devra-t-on cacher le soleil avec un tamis ' Non, mon fils. Il est écrit que tu rencontres ta mère, et tu le feras tôt ou tard.
Il hausse les épaules.
- Parlons plutôt de toi. Les médecins t'ont-ils appris quelque chose au sujet de ton malaise '
- Oh. Pas vraiment. Meriem a discuté avec eux et m'a rassurée. Elle m'a dit que ce sont juste mes rhumatismes qui me torturent comme d'habitude. Mais, pour être franche, je ne la crois pas trop. Je n'ai encore jamais ressenti une douleur comme celle de ce matin.
Elle hoche la tête.
- Si tu n'avais pas été là, mon fils...
- Heu... C'était aussi un hasard, ma présence auprès de toi ce matin.
- Oui. Et quel hasard !
Elle secoue la tête.
- On a toujours dit que les voies du destin sont impénétrables !
Il se racle la gorge et demande :
- Et comment tu as expliqué tout ça à Meriem '
- Je n'ai encore rien dit. Elle était sous le choc de mon hospitalisation et ne s'est même pas demandé qui avait pu glisser ce bout de papier sous sa porte pour l'informer. Mais ce n'est que partie remise, bien sûr. Hakim est passé dans l'après-midi et m'a sermonnée. Pour lui, c'est le surmenage qui a provoqué cette crise dont tout le monde parle et dont je ne sais encore rien.
- C'est juste un mauvais passage pour toi. Cela passera, et tu rentreras à la maison aussi fraîche qu'une fleur.
Elle tente de se relever, mais M'hamed l'en dissuade :
- Non, reste allongée. Ne fais pas de bêtises. Les flacons ne sont pas encore épuisés et les aiguilles qui pénètrent dans tes veines te feront mal si tu tentes de te relever.
Taos se laisse retomber sur ses oreillers.
- Je ne sais pas ce que j'ai au juste, M'hamed, mais tous ces flacons ne sont pas pour me rassurer. J'aimerais me lever et marcher un peu.
- Bientôt tu pourras le faire. Heu... Je pense que dès demain Meriem sera fixée sur ton état et saura prendre les initiatives requises pour hâter ta guérison.
Il se tait quelques secondes puis reprend :
- Je reviendrai te voir dès que possible, khalti Taos. Il se fait tard et je dois rentrer.
Elle lui presse encore le bras.
- Bien, mon fils. Tu es un bon garçon. Tes parents adoptifs t'ont donné une très bonne éducation et peuvent être fiers de toi. Je suis heureuse de te revoir, et je serai encore plus heureuse lorsque toute cette affaire qui nous perturbe tous les deux rentrera dans l'ordre.
M'hamed se lève.
- Bien. Alors, je n'ai plus qu'à te souhaiter une bonne nuit et un prompt rétablissement.
Il prend congé d'elle et sort de la chambre. Quelques mètres plus loin, il tombe nez à nez avec Hakim. Un peu dérouté, il s'écarte pour le laisser passer. Comme ce dernier ne le connaît pas, il passe sans faire attention à lui. Le jeune homme pousse un long soupir avant de s'éloigner rapidement.
Deux jours passent. Taos a l'air d'aller mieux, mais les médecins sont pessimistes quant à son cas : les reins de la vieille femme ne répondent plus, et elle ne supportera pas longtemps les séances d'hémodialyse. Le mieux, donc, serait de procéder à une greffe rénale. Cependant, hormis le coût excessif de l'opération, il va falloir trouver un donneur potentiel et compatible.
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Posté Le : 23/11/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yasmina HANANE
Source : www.liberte-algerie.com