Algérie


Résumé : Aïssa se rend chez Daouia, qui le reçoit bien malgré sa peine. Il joue avec son petit garçon tout en tentant de le consoler. Ali a pris froid et a besoin de soins. Mais elle s'obstine à refuser son hospitalisation. Amar, de son côté, essaye de la raisonner. Il voudrait tant soulager sa peine.Elle prend les billets et lui embrasse la main.
- Nous n'avons que Dieu et toi, Si Amar.
- Dieu est grand. Bientôt Ali sera sur pied, et tu nous prépareras de succulents beignets.
- Que Dieu t'entende. Que Dieu t'entende.
Elle refoule ses larmes et propose un café qu'Amar refuse.
- Je reviendrai dans la soirée. Si tu as besoin que quelques chose, n'hésite pas à venir taper à notre porte.
Dans la soirée, Ali est au plus mal. Amar appelle en urgence un médecin qui, de son côté, appelle une ambulance. On transporte le malade dans un hôpital de la ville, où il sera pris rapidement en charge. Un pneumologue confirme le diagnostic déjà fait par d'autres médecins avant lui : Ali souffre d'un kyste au poumon gauche, et on devrait l'opérer immédiatement. Certes, l'opération est délicate, mais c'est la dernière carte qu'on allait jouer. Le pauvre homme, qui n'a plus que la peau sur les os, souffre en silence, et on sait que si on ne tente rien il ne survivra pas à son mal. Cependant, comme l'hôpital ne dispose pas des moyens indispensables à une telle chirurgie, on oriente Amar vers une clinique privée. Sans plus attendre, ce dernier prend les devants et se présente à l'établissement indiqué pour les formalités requises. Ali est opéré quelques heures plus tard. Les chirurgiens qui l'ont pris en charge sont pessimistes pour la plupart. Cependant, le vieux berger est bien plus robuste qu'on le pensait. Au petit matin, alors qu'Amar somnole sur une chaise dans la salle d'attente, quelqu'un vient le réveiller pour lui annoncer qu'Ali a très bien supporté l'opération et que, si Dieu le permettait, dans quelques jours il sera sur pied. Amar sent ses yeux s'humidifier. Son c?ur fait un bond dans sa poitrine. Il serre la main du médecin qui vient de lui annoncer cette merveilleuse nouvelle et s'empresse de retourner au village pour retrouver Daouia et la rassurer.
Cette dernière, n'en croyant pas trop ce qu'elle entendait, pleure sans interruption.
- Voyons, Daouia. Pourquoi toutes ces larmes ' Je viens de t'apprendre que ton vieux mari va encore te pourrir la vie durant de longues années, et tu ne trouves rien à me dire. Me crois-tu au moins '
Elle renifle et essuie ses larmes avec un pan de son foulard.
- Je te crois, Si Amar. Que Dieu t'accorde le paradis à toi et à ta descendance. Je pleure de joie, figure-toi. Je ne croyais pas trop à cette intervention dont tous les médecins ne cessaient de parler. C'était pour moi juste un subterfuge pour me préparer à accepter son départ vers l'au-delà.
- Voyons, Daouia. Personne ne peut prédire la mort. Les médecins ne t'ont pas menti. Ils savaient qu'Ali n'avait qu'une seule chance de survivre. Cette chance, nous l'avons tentée, et grâce à Dieu, dans quelques jours, ton Ali te reviendra aussi vigoureux qu'autrefois. Remercie plutôt le Créateur de lui avoir permis de prolonger son séjour parmi nous.
Elle renifle encore et lance d'une voix nouée par l'émotion :
- Je n'ai cessé de L'implorer pour la guérison de mon pauvre mari. Maintenant, puisque tu dis que tout est rentré dans l'ordre, je ne pourrai que Lui rendre grâce.
- Alors, finies les larmes ! Prépare-moi plutôt un café fort ; je n'ai pas fermé l'?il de la nuit.
Elle se relève promptement.
- Oh ! Comme je suis confuse. Tu te donnes tant de mal pour nous, Si Amar, et je te reçois comme une ingrate. Pardonne-moi, mon frère. Pardonne-moi.
- Ne dis pas de sottises, Daouia. Tu viens de traverser de rudes épreuves. Tout à l'heure, je redescendrai en ville pour prendre des nouvelles de notre malade. Meriem et Taos voudront sûrement m'accompagner, et je suis certain que tu n'attends qu'un geste de moi pour venir toi aussi.
- Oui. Oh oui ! Bien sûr que je vais vous accompagner. Et comment donc ' C'est bien de mon mari qu'il s'agit, n'est-ce pas '
Amar ébauche un sourire.
- Oui Daouia. Je suis certain qu'Ali sera heureux de te revoir.

À SUIVRE
[email protected]
VOS REACTIONS ET VOS TEMOIGNAGES
SONT LES BIENVENUS


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)