Algérie


Résumé : Amar veut prendre Aïssa en France. Mais il y a Houria qui va encore tenter de s'accrocher à ses basques. Taos trouve qu'il est un bon père qui ne pense qu'au bien de sa famille et un homme juste et généreux à qui les villageois vouent beaucoup de respect.Il hoche la tête.
- Je l'espère bien. Je n'ai pas eu une vie facile, Taos. J'ai trimé dur, avant de réussir à remonter la pente. Aujourd'hui, je rends grâce à Dieu pour tout ce qu'Il m'accorde, et je Lui demande de préserver ma famille de tous les maux.
- Que Dieu t'entende et exauce tes v?ux.
Meriem ne quitte sa chambre qu'une fois son père dehors. Elle aide Taos à éplucher des légumes, puis met de l'ordre dans sa chambre, avant de prendre un livre et de se mettre devant la fenêtre pour le lire. Houria sort enfin de sa tanière. Aïssa, qui s'est réveillé, a tout de suite cherché après sa s?ur et son père. Sa mère lui reproche son empressement à vouloir la quitter pour rejoindre "les autres". Mais l'enfant court déjà vers la cuisine, puis vers la chambre de sa s?ur. Meriem dépose son livre pour le prendre dans ses bras. Il rit et met ses menottes autour de ses épaules.
- Alors, tu veux jouer '
Il hoche la tête.
- Oui. Je veux jouer avec toi, ma s?ur.
Meriem tire un jeu du tiroir de sa table de nuit.
- J'ai un jeu. Tu vois ce carton ' Nous allons faire des croix dans les cases tracées dessus. Toi, tu prends les rouges, et moi les blancs. Celui qui terminera le premier sera le gagnant.
Heureux, Aïssa saisit avec empressement le crayon qu'elle lui tend et s'assoit devant la petite table. Meriem lui tire l'oreille.
- Attends un peu. Je ne suis pas encore prête.
Il rit.
- Je veux jouer tout de suite.
Les jours et les semaines passent. Amar se prépare à rentrer en France. Il a négocié ses récoltes, payé son personnel et fait des recommandations aux gérants de ses biens. Il ne reste maintenant qu'à faire les derniers achats et à préparer les bagages. Il demande alors à Meriem de s'en occuper. Aidée par Taos, la jeune fille commence à mettre les affaires de son père dans les valises. Comment allait-elle lui annoncer qu'elle ne rentrait pas avec lui ' Elle a longuement discuté avec Taos sur la manière de l'informer sur ses intentions. Amar est intelligent et pourrait tout de suite deviner que quelque chose n'allait pas. À la veille de son départ, il remarque l'air triste de sa fille et lui demande si elle n'était pas enchantée à la perspective de s'inscrire bientôt à l'université. Meriem secoue la tête.
- Non papa. Je... je crois que je vais devoir prolonger mon séjour ici au bled.
Elle a débité sa phrase les yeux baissés. Un peu surpris par sa réponse, son père lui jette un regard curieux.
- Quelque chose ne va pas, ma fille '
- Heu... non. Tout va bien, papa. Je suis juste fatiguée par l'année qui vient de s'écouler. Rappelle-toi donc. Toi-même, tu m'avais mise plusieurs fois en garde contre le surmenage. Il a fallu que je voie un médecin et que je fasse des analyses pour te rassurer. Je ne suis pas encore totalement remise des efforts fournis une année scolaire durant.
Il hoche la tête.
- Je comprends. Tu t'es trop dépensée. Tu t'occupais de la cuisine, du ménage et de tes études en même temps. Mais je pensais que tu avais pris les devants en te rendant au bled plus tôt que d'habitude pour te reposer.
- Exact. C'était bien ça. Heu... Seulement, je ne me sens pas encore d'aplomb pour reprendre le chemin des études.
Amar garde le silence un moment. Ces derniers temps, il a remarqué que sa fille n'était pas en forme. Il a même surpris une conversation entre elle et Taos, où elle se plaignait de maux de tête et de son dos. Meriem s'était surpassée. Elle avait travaillé sans répit toute l'année. Il s'en est voulu à mort de l'avoir laissée faire. Il la contemple et remarque son regard éteint et les cernes sous ses yeux. Etait-elle malade ' Lui cachait-elle quelque chose de plus grave '
- Tu n'es pas malade, Meriem, n'est-ce pas '
- Non (elle fait un effort pour sourire), non papa. Que vas-tu chercher ' Si c'était le cas, je t'aurais demandé de faire appel à un médecin.
- Alors, je te suggère de rentrer avec moi à Paris. Tu seras libre de reprendre tes études ou pas. Mais là-bas au moins tu seras avec moi et je t'assure que tu devras m'obéir au doigt et à l'?il. Tu ne toucheras plus jamais à quoi que ce soit dans la maison. Tu pourras plutôt t'occuper de ta petite personne, sortir, t'amuser, aller au cinéma, et même que nous pourrions envisager des week-ends en plein air.
- Je te remercie papa. Mais je crois que l'air du bled me fera le plus grand bien. Il fait déjà moins chaud, et l'automne s'annonce doux. Ici, Taos pourra s'occuper de moi et j'aurai aussi Hakim et Omar pour me tenir compagnie. Toi, tu auras trop à faire durant la semaine, et les week-ends tu devrais te reposer, plutôt que de penser à faire des ballades avec une jeune écervelée comme moi.

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