Algérie


Résumé : Dahbia parle sans interruption. Elle suggère à Meriem de venir passer la soirée chez elle. Amar rentre du travail. Il a l'air fatigué. La jeune fille s'empresse d'aller préparer le dîner. Elle tente de garder son calme et de discuter le plus normalement du monde avec son paternel.Elle lui prépare un café, alors qu'il se changeait dans la salle de bains, et il revient dans la cuisine pour le siroter et faire un brin de causette.
- Alors, Meriem ' Ta journée a été bonne '
Elle déglutit.
- Oui, assez bonne. Je ne me plains pas trop.
- Tu devais voir le médecin pour tes malaises.
- Oui... J'ai... J'y été voir un médecin à la sortie des cours.
- Bien. Et qu'est-ce qu'il a dit '
- Rien de précis. Heu... Je veux dire qu'il n'a rien trouvé de grave à mes malaises. C'est... Selon lui, c'est juste un surmenage passager.
- Hum... Je t'avais bien dis que tu te surpassais. Tu devrais penser un peu à ta santé, ma fille.
- Oui... Je... je vais penser à mieux m'organiser.
- Je vais engager quelqu'un et veiller à ce que tu ne t'occupes plus du ménage et de la cuisine.
Elle l'interrompt :
- Non, tu ne feras rien. Je peux très bien m'occuper des travaux ménagers et de la cuisine. Je trouve que cela me déstresse plutôt. C'est un peu mes études qui me préoccupent. Je crains d'échouer au bac.
- Pourquoi dis-tu cela ' Tu travailles bien et tes notes sont parmi les meilleures de ta classe. Avec l'aide de Dieu, tu n'auras aucun mal à décrocher ton bac.
Il avait fini son café et s'était levé.
- Meriem, je ne veux que ton bien, ma fille. Si quelque chose te préoccupe, confie-toi à ton père. Que suis-je donc pour toi '
Meriem sent ses yeux se mouiller.
- Oh ! Papa ! Tu es tout pour moi, mon cher papa.
Il s'approche d'elle et la prend dans ses bras.
- Ce n'est pas pour te contrarier, Meriem, mais j'ai l'impression que parfois tu me caches des choses.
- Moi '
- Oui, toi.
- Je ne te cache rien, papa. Je te le jure.
- Chut ! Le mensonge est un vilain défaut, ma fille.
- Mais je...
- Non, Meriem. Depuis ton retour du bled, tu n'es plus la même. Tu es triste, taciturne et parfois tu vas jusqu'à oublier ma présence. Je me trompe '
Un peu surprise par ses révélations, Meriem se redresse et essuie ses yeux.
- C'est... c'est juste une impression, papa. J'ai passé de bonnes vacances au bled. Rappelle-toi donc, j'ai même prolongé mon séjour.
- C'est justement ce qui m'a intrigué. D'habitude, tu n'aimes pas trop tarder auprès de Houria.
- Heu... Il n'y a pas que Houria, voyons. Tu oublies que Taos veillait sur moi et que Omar et Hakim ne me quittaient pas d'une semelle. Il y a aussi Daouia, Ali et les gentilles voisines du village.
Amar soupire.
- Aucun argument n'est valable dans ton cas. L'été dernier tu es rentrée avant la fin des vacances.
- C'est ce que tu avais fait, toi aussi.
- Ne tente pas de trouver une échappatoire. Je te connais trop bien, Meriem.

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