Algérie


Résumé : Le toubib soupçonne un début de grossesse chez Meriem. Cette dernière est anéantie par ce diagnostic qui ne fait que lui compliquer les choses. Cependant, elle devrait tout d'abord faire quelques analyses. Si cela s'avère juste, elle va devoir l'annoncer à son père !Cette alternative déclenche en elle un véritable volcan. Elle a la respiration coupée et doit s'arrêter et s'adosser à un mûr pour reprendre son souffle. Le temps s'est rafraîchi et un vent glacial souffle. Mais elle a chaud et transpire à grosses gouttes. Elle prend quelques goulées d'air et se remet à marcher. Il est encore tôt et n'a pas de cours dans l'après-midi. Elle décide alors de se promener à travers la ville. Peut-être que cela l'aidera à surmonter le choc. Elle regarde un moment la foule qui passe. Les gens sont insensibles et indifférents aux malheurs d'autrui. Chacun veut quelque chose dans ce monde et d'aucuns passent leur vie à courir derrière des chimères.
Et elle ' Où voulait-elle donc se rendre ' Elle se remet à marcher. Son sac pèse lourd sur son épaule. Un nouveau fardeau sur sa conscience en rajoute à son poids. Elle passe à côté de quelques magasins de vêtements et jette un coup d'?il aux vitrines. On est à la période des soldes et elle aurait aimé pouvoir en profiter. En temps normal, elle demande à son père de lui remettre un peu d'argent pour faire du shopping. Mais cette fois-ci, le c?ur n'y est pas du tout. Depuis son retour du bled, elle ne sort que pour se rendre au lycée ou faire quelques courses au supermarché. Un n?ud s'est formé dans sa gorge. Elle étouffe ! Pas de panique ! Les analyses vont peut-être prouver que le médecin s'était trompé. Combien de fois n'a-t-on pas annoncé à des femmes qu'elles étaient enceintes, alors que c'était faux '
- Respire, respire, se dit-elle, en reprenant sa marche. Elle entre dans une autre pharmacie et s'achète des pastilles à la menthe. Le goût légèrement sucré et
mentholé libère instantanément sa gorge, mais maintenant c'est son estomac qui se noue. Une boule se forme sur son plexus. Une odeur de café lui provoque la nausée. Elle se pince le nez, mais un goût acidulé remonte dans son gosier, et elle se penche au bord du trottoir pour vomir. Soulagée, elle se redresse et constate qu'on était déjà au crépuscule. Un peu plus calme, elle s'approche d'une station de bus pour rentrer à la maison.
Arrivée à son immeuble, elle se met à monter les marches d'escalier une à une avant de s'arrêter devant la porte de sa voisine de palier. Dahbia est, certes, une femme très curieuse et très au fait de tout ce qui se passe dans le quartier, mais hormis ces défauts, elle a un grand c?ur. Meriem a envie de sentir une présence auprès d'elle ce soir. Elle lui demande donc de venir chez elle pour discuter un peu. La bonne femme, un peu étonnée par cette proposition, lui lance un regard curieux, puis sourit et hoche la tête.
- Je comprends. Tu te sens un peu seule. Ton père n'est pas encore
rentré '
- Non. Ces derniers temps il ne rentre pas tôt. Et dès qu'il est là, il dîne rapidement et se couche
aussitôt.
- Hum... Il a peut-être une femme quelque part.
Meriem secoue la tête.
- Je ne le pense pas. Mon pauvre père est assez traumatisé par son deuxième mariage pour songer à s'encombrer d'une femme.
Dahbia lui pince la joue.
- Que connais-tu donc toi aux affaires des hommes. Hein ' Amar pourrait avoir quelqu'un dans sa vie, justement pour oublier Houria et ses calamités. De toute manière, avec les hommes il faut s'attendre à tout. Même si ton père fréquente un jupon, tu ne le sauras jamais.
Meriem ouvre la porte de l'appartement et l'invite à entrer.
- Non. Je ne crois pas que papa ait quelqu'un. Il y aurait eu des indices tout de même. Un parfum de femme sur ses vêtements par exemple.
- Mais il doit justement faire très attention afin que tu ne devines rien.


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