Algérie


Résumé : Meriem souffre de ses blessures. Le médecin tente de lui faire faire quelques pas. Elle pousse un cri. Son genou droit lui fait atrocement mal. Taos accourt à son secours, mais Houria la sermonne. On interroge enfin le spécialiste sur l'état général de la jeune fille.Le médecin hoche la tête.
- Pas trop mal, pour une fille qui a passé la nuit en pleine nature. Cependant, je dois vous avertir qu'elle est encore sous le choc de son agression et son état psychologique n'est pas au top.
Meriem étouffe un sanglot. Taos lui entoure les épaules.
- Ne pleure pas, ma chère enfant. Ce que tu viens de subir ne sera plus qu'un mauvais souvenir dans quelques jours.
- Je... je veux rentrer à la maison.
- Mais bien sûr, ma chérie, nous sommes justement ici pour cette raison. Nous allons t'emmener tout de suite avec nous. Hakim, veux-tu aider Meriem à marcher jusqu'à l'extérieur '
Le jeune homme s'avance pour mettre un bras autour de la taille de la jeune fille, qui clopine sur sa jambe en s'accrochant à sa béquille.
- Là, ça ira mieux dans quelques jours, Meriem. N'aie pas peur, nous sommes tous là.
Il réussit à la faire marcher jusqu'à la carriole garée juste à l'entrée et l'aide à monter avant de la couvrir avec une chaude couverture. Meriem frissonne. Taos s'assoit auprès d'elle et l'exhorte à mettre sa tête sur ses genoux. Houria est encore avec le médecin. Hakim retourne à l'intérieur de la polyclinique pour l'appeler. Comme elle est inculte, elle ne sait pas s'il faut signer ou non les papiers qu'on lui présente. Le jeune homme lui explique les procédures administratives. La mort dans l'âme, Houria accepte enfin de mettre l'empreinte de son pouce sur les documents et tire Hakim par le bras pour lui demander si cela n'allait pas lui porter préjudice.
- Non, ma tante. Bien au contraire, lui répondit-il. Ces papiers sont la preuve la plus officielle de l'admission de Meriem dans cet établissement. On devrait aussi garder le rapport médical et le certificat d'incapacité qui nous serviront de preuve si une plainte est déposée.
- Une plainte ' Tu parles encore de plainte ' Je ne veux pas déposer de plainte. Tu en connais les raisons, jeune homme.
- Mais ma tante, Meriem aurait pu mourir.
Elle hausse les épaules.
- Elle n'est pas morte. Tu le vois bien. Pourquoi veux-tu dramatiser les choses ' Dans quelques jours, elle sera sur pied et pourra rentrer chez son père. Elle n'est là que pour quelques semaines. Tu le sais bien.
Hakim pousse un soupir. Si cela ne dépendait que de lui, il n'aurait pas hésité à se rendre dans l'immédiat au commissariat le plus proche. Les gens du village appréhendent tout ce qui se rapporte à la police et à l'administration. C'est pour cela que lorsqu'on a découvert Meriem personne n'a jugé opportun d'alerter les autorités. Mais maintenant qu'il y a ces papiers qui confirment l'agression et le viol dont avait été victime Meriem, il aurait aimé qu'on ouvre une enquête afin de retrouver l'agresseur et de lui faire payer ses actes. Pauvre Meriem ! Si innocente et déjà blessée dans son corps et son âme.
Le ciel se couvre de nouveau et devient de plus en plus bas. Une nouvelle tempête de neige se profile. Houria monte dans la carriole et le jeune homme s'empresse de reprendre les rênes.
Une semaine passe. Meriem se remet de ses blessures physiques, mais n'arrive pas à surmonter le choc psychologique. Depuis sa triste aventure dans la clairière, des cauchemars peuplent ses nuits.
Taos, qui ne la quitte plus d'une semelle et dort auprès d'elle dans la même chambre, se lève souvent pour la réveiller, la prendre dans ses bras et la bercer jusqu'à ce qu'elle se rendorme.
Ne voulant pas alerter Amar, qui devait s'inquiéter du séjour prolongé de sa fille, Taos a chargé un "émigré" de lui dire que la jeune fille se plaisait tellement au village qu'elle a décidé de rester encore quelques jours. Personne ou presque ne sait réellement ce qui s'est passé. Taos, en fine psychologue, s'est empressée d'apprendre à tous les curieux que Meriem a glissé dans la neige et s'était évanouie. Et que, excepté quelques blessures sans gravité, elle allait très bien.
Des voisines sont revenues plusieurs fois prendre de ses nouvelles, mais Taos veille au grain et ne les laisse jamais seules avec Meriem. Cette dernière, d'ailleurs, n'aime pas trop s'attarder sur le sujet de son "accident" et donne la même réponse à tous : elle at eu le malheur de sortir au crépuscule pour acheter des médicaments pour son frère et a glissé dans la neige.
Taos enclenche alors sur une anecdote similaire. Combien de villageois ont-ils eu à glisser dans la neige durant la saison hivernale ' N'est-ce pas que c'est très courant lorsque les journées deviennent très courtes et surtout quand les pentes "poudreuses" ne facilitent pas les déplacements.
Les voisines compatissantes hochent la tête et quittent enfin les lieux en souhaitant un prompt rétablissement à Meriem.
Houria ne reçoit personne. Elle se cloitre dans sa chambre et trouve comme prétexte son fils Aïssa qui souffre encore de son otite et aussi de quelques coliques.

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