Algérie


Résumé : Meriem n'est pas rentrée de la nuit. Houria appréhende déjà la colère d'Amar s'il lui arrive quelque chose. Hakim revient et leur apprend que Meriem a été retrouvée. Elle est vivante mais sérieusement amochée et blessée.Hakim hoche la tête.
- Elle est vivante, mais sérieusement amochée et blessée. Son agresseur doit être sûrement quelqu'un du village.
Taos reprend ses esprits et fait asseoir son fils avant de demander calmement :
- Raconte-nous tout ce que tu sais, Hakim. Meriem va-t-elle aussi mal que tu le dis '
- Bien sûr qu'elle va mal. Peut-être même bien plus mal que je ne le pense. Le médecin parle d'une épaule démise, d'une blessure à la tête, de nerfs broyés au niveau de sa jambe, d'hématomes sur tout son corps... Et bien pire que cela, l'agresseur a attenté à sa pudeur;Taos porte une main à sa bouche et Houria pousse un cri
- Amar me tuera. Soyez clémentes, mes s?urs, prenez soin de mon fils Aïssa.
Hakim pleure maintenant ouvertement.
- Meriem a passé toute la nuit dans la nature et n'a dû son salut qu'à la providence. Les sangliers n'auraient fait d'elle qu'une bouchée. Et c'est un miracle qu'elle ne soit pas morte de froid.
Taos met une main sur l'épaule de son fils.
- Quelqu'un l'avait-il reconnue '
Hakim secoue la tête.
- Je ne le pense pas. Elle était méconnaissable. Cependant, lorsque je me suis présenté à la polyclinique, on m'a demandé de remplir un formulaire et de donner tous les renseignements requis quant à son identité. On m'a aussi demandé de prévenir sa famille.
Houria saute sur ses pieds.
- C'est moi sa famille. Que peut-on vouloir de moi '
- Heu... On devrait aller la récupérer. Un médecin s'est chargé de soigner ses plaies et de remettre en place son épaule. Maintenant qu'on l'a retrouvée, je pense qu'il vaudrait mieux la ramener à la maison.
- Que t'avait-elle dit ' Qu'elle voulait rentrer '
Hakim secoue encore la tête.
- Non. Lorsque je suis arrivé, elle dormait. On lui avait administré un sédatif. Je... J'ai juste discuté avec le médecin et lui ai dit que j'étais un proche de la famille.
- Tu as bien fait. Alors continue sur ta lancée pour aller la récupérer, moi je ne pourrais pas t'accompagner.
- Il le faudra pourtant, tante Houria. Tu es la seule qui pourra signer les documents de sortie.
- Les... les doc... Les quoi '
- Heu... Les papiers. Il faut signer les papiers et récupérer le certificat médical d'incapacité. On devrait aussi déposer une plainte pour agression, viol et tentative de kidnapping.
Houria lève une main, avant d'interrompre Hakim :
- Tu veux que j'aille ramener cette forcenée qui m'a désobéie et de surcroît déposer une plainte ' Non, mon fils. Tu fabules.
- Mais tante Houria...
- Il n'y a pas de mais qui tienne. Si une plainte est déposée, c'est tout le village qui saura ce qui s'est passé.
- Eh bien, qu'il en soit ainsi. Meriem a été victime d'une agression.
- Oui. Une agression en pleine nuit et dans un endroit aussi sombre que la clairière. Les informations vont se propager telle une traînée de poudre et je serai, bien sûr, le bourreau tout désigné. Rien de mieux que cela ! Tu veux me voir montrée du doigt Hakim et accusée de tous les maux '
- Loin de là, ma tante. Mais le véritable bourreau doit payer pour tous ses délits et surtout pour l'honneur éclaboussé de Meriem.
Houria hausse les épaules.
- Elle l'a bien cherché. C'est elle qui voulait sortir en pleine nuit.
Taos lui jette un regard désapprobateur.
- Arrête d'accuser cette pauvre petite qui doit être traumatisée par ce qu'elle vient de subir. Allons la chercher et tentons de trouver la solution la plus logique dans son état.
- Oui, lance Hakim, allons la récupérer. Ici au moins elle se sentira en sécurité.
Une voisine se lève et donne le signal aux autres qui en firent de même.
- Grâce à Dieu vous avez retrouvé votre fille. Nous n'avons plus qu'à vous laisser en paix. Nous reviendrons prendre de ses nouvelles plus tard.
- Oui... Oui... Nous reviendrons plus tard, reprirent les autres en ch?ur.
La neige s'était arrêtée. Hakim sort pour revenir quelques minutes plus tard avec une carriole qu'il a louée à un charpentier. Houria ouvre de grands yeux.
- Ne me dis pas que nous allons nous rendre au village dans ce vieux tacot '
- Avec quel moyen veux-tu t'y rendre alors ' En avion ' lance Taos d'une voix ironique.
- Heu... Je... je ne sais pas. On pourrait faire appel à quelqu'un qui est véhiculé. Tiens, pourquoi pas Akli le facteur '

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