Algérie


Résumé : Houria rentre et devine tout de suite que quelqu'un était venu. Elle gronde Meriem qui tente de se justifier. Elle n'a ouvert qu'à Daouia, la femme du berger, qui, au même moment, arrivait avec de la galette chaude. Houria la réprimande et la rabroue.Daouia s'en va sans demander son reste. Elle a senti la tension qui règne dans la maison et se demande si Amar a bien fait d'envoyer sa fille chez cette mégère de Houria pour passer des vacances. Pauvre homme, se dit-elle, il n'a vraiment pas eu de chance dans sa vie.
Houria revient vers Meriem, qui avait tout entendu.
- Alors, la paresseuse, tu as passé ta journée à te goinfrer de nourriture et à dormir au lieu de faire le ménage '
- J'ai fait le ménage, Ma Houria. J'ai lavé la vaisselle et nettoyé la cuisine, avant de plier le linge et de le ranger dans ton armoire.
- Mon armoire ' Tu as osé ouvrir mon armoire '
Ses yeux jetaient des éclairs. Meriem se met à trembler.
- Tu m'avais bien demandé de plier ce linge et de le ranger.
- Pas dans mon armoire, hurle Houria. Tu aurais pu le laisser sur mon lit ou le mettre dans le berceau du petit.
Aïssa se met à pleurer. Les cris de sa mère l'ont réveillé en sursaut. Houria tend son index vers Meriem.
- Tu vois ce que tu viens de faire ' Tu as fait peur à mon fils. Je t'assure que tu vas me le payer.
Elle tourne les talons et se rend dans sa chambre pour prendre le bébé dans ses bras. Meriem demeure seule un moment. Son petit c?ur cogne dans sa poitrine. Elle essuit quelques larmes et se demande si elle ne ferait pas mieux de rentrer en France dans l'immédiat. Mais comment faire ' La famille qui l'a ramenée ne repart qu'à la fin des vacances scolaires, et elle devrait justement repartir avec elle. Supporter encore Houria deux semaines durant ne sera pas chose aisée. Elle craint de provoquer l'irréparable entre elle et son père. Si ce dernier apprend comment elle se conduit avec elle, il risque de la répudier pour de bon cette fois-ci, et Meriem n'aimerait pas en arriver là. Surtout pour le petit Aïssa. Ce dernier s'est enfin calmé. Houria lui a donné le sein et l'a reposé dans son berceau avant de revenir vers elle.
- J'espère que tu m'as laissé du beurre et du petit lait.
Meriem hoche la tête.
- Bien sûr, Ma Houria. J'ai tout déposé dans la cuisine.
- On n'a pas idée de se servir alors que la maitresse des lieux n'est pas là.
- Je... je... J'ai pris juste un morceau de galette et un verre de petit-lait. J'avais faim.
- Faim ' Tu as mangé comme quatre hier au dîner. Es-tu devenue une ogresse pour avaler autant de nourriture sans être rassasiée ' Mon Dieu ! Je ne sais pas comment fait ton père pour te nourrir à longueur d'année. Ah ! Je comprends mieux maintenant pourquoi il ne m'envoie que le strict minimum d'argent. Tu en bouffes une grande partie, bien sûr.
Meriem garde le silence et se met à regarder ses pieds. Elle porte des pantoufles rouges et des chaussettes bleues avec des rayures grises. Le gris ressort bien sûr le bleu, se dit-elle.
- Réponds-moi quand je te parle, lance Houria en lui tirant une oreille jusqu'au sang.
Meriem tente de se dégager.
- Aïe... Aïe... Tu me fais mal. Tu me fais mal, Ma Houria.
- Je te fais mal ' Ah mon Dieu, si tu savais le mal que tu m'as fait, toi.
Elle lâche la petite oreille de Meriem, qui recule au fond de son lit, et se laisse tomber sur une chaise.
- Le mal que tu m'as fait me brûle la poitrine et le c?ur.
Elle se met à se lacérer le visage.
- Tu as provoqué la mort de ma petite Ghania. Ma petite poupée angélique. C'est par ta faute
qu'elle est morte.

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