Algérie


Résumé : Amar épouse discrètement Houria et prépare les papiers requis pour un regroupement familial. Quelques mois plus tard, il prend le bateau avec son épouse et sa petite fille. Houria tombe malade. Elle a le mal de mer. Mais Meriem qui dort n'en souffre pas autant.Elle s'étire et se relève.
- Je n'ai plus sommeil. Ma Houria est là '
Amar jette à coup d'?il à sa femme qui dormait profondément dans la couchette au-dessous.
- Oui, elle dort. Tu veux qu'on
aille prendre le petit-déjeuner au restaurant '
- Oh oui !
Elle bat des mains et s'accroche à son cou. Elle est adorable dans son petit pyjama et avec ses cheveux en broussaille. Amar l'aide à s'habiller et lui essuit le visage avec une serviette mouillée avant de la coiffer. Il la prend ensuite dans ses bras et sort de la cabine.
On était au crépuscule lorsque le bateau amarre devant le quai de Marseille. Une fois les formalités d'usage accomplies, Amar et sa famille se dirigent vers la gare. Le train de nuit était tout indiqué pour eux, s'ils voulaient arriver à Paris le lendemain.
Quelques semaines passent. Houria s'adapte difficilement à la vie parisienne. Elle ne connaissait encore rien à cette grande et bruyante ville, qui déployait ses charmes de jour comme de nuit. Comme elle ne connaissait pas non plus grand-monde. Amar invite souvent quelques collègues à lui avec leurs épouses afin de lui permettre de lier des amitiés et de se faire des amies. Mais Houria est encore dépaysée et n'aime pas trop recevoir. Pire, elle se sent malade et vomit sans arrêt à longueur de journée. Amar lui suggère de voir un médecin, mais elle refuse, arguant du fait que c'est peut-être le dépaysement qui en est la cause. Elle se prépare tous les jours des tisanes à base de quelques herbes, mais cela ne donne rien. Sans plus attendre, Amar ramène un médecin à la maison qui, après auscultation, rend son diagnostic : Houria est enceinte. Fallait-il se réjouir ' Amar ne s'attendait pas à ce que sa jeune épouse lui donne un enfant dans l'immédiat. Il voulait qu'elle s'occupe en premier lieu de Meriem. Mais il fallait penser à prendre ses précautions ! Tous les deux n'avaient pas jugé opportun de discuter sur un tel sujet. Mais Amar comprit que sa femme voulait des enfants. Elle était jeune et faisait elle aussi des projets d'avenir.
Les mois passent. Houria s'habitue enfin à la vie parisienne. Le quartier où ils habitent lui paraît moins lugubre, et elle se lie d'amitié avec le voisinage. La plupart des femmes qu'elle rencontre sont soient des Kabyles, soient des Maghrébines. Comme elle commençait à parler un français approximatif, elle pouvait comprendre la langue et se faire comprendre sans trop de mal. C'est elle aussi qui s'occupe du foyer, qui fait les courses et qui dépose Meriem à l'école primaire.
Elle donnera le jour à une jolie fille, aussi blonde qu'elle. Amar est heureux et explique à son aînée que maintenant elle a une petite s?ur, qui s'appelle Ghania, et qui sera heureuse de partager ses jeux plus tard. Seulement, Houria ne l'écoute pas de cette oreille. Depuis la naissance de sa fille, elle se désintéresse totalement de Meriem. Au début, Amar met le tout sur le compte de la fatigue après l'accouchement et n'en fait pas un drame. Il s'occupe lui-même de Meriem, lui donne à manger, l'habille, puis la dépose à l'école avant de se rendre à son travail. Mais cela durait. Amar tente de discuter, pour trouver un terrain d'entente, en vain. Houria campe sur sa position. Un soir, elle lui rétorque qu'il n'a qu'à aller réveiller Aïcha dans sa tombe pour qu'elle puisse prendre en charge sa fille. Amar voit rouge. L'évocation d'Aïcha dans de telles circonstances, et par une femme qu'il a épousée justement pour la remplacer auprès de Meriem, lui fait monter la moutarde au nez. Il relève son bras et administre deux gifles sifflantes à Houria, qui tombe à la renverse. Elle se relève le nez en sang et le menace de déposer une plainte. Il lui assène encore deux autres gifles et la menace de la répudier. Cette fois-ci, elle prend peur et s'enfuit dans sa chambre en fermant la porte à double tour. Meriem, qui a assisté à toute la scène, s'est blottie dans un fauteuil et sanglotait. Amar la prend dans ses bras et sort de la maison en claquant la porte derrière lui.
On était au début du week-end, et il n'eut aucun mal à consoler sa fille qu'il emmène tout d'abord au manège, puis au restaurant, avant de lui acheter une grande poupée et des friandises. Heureuse, comme les enfants de son âge devant toutes les merveilles qu'elle découvrait, Meriem revient à la maison, les joues rosies et le sourire jusqu'aux oreilles. Elle court dans la cuisine montrer ses trésors à sa belle-mère, qui l'ignore et la repousse, en lui intimant l'ordre d'aller rejoindre son père au salon.

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