La valse des prix pratiqués dans les marchés de la daïra d'Aïn El Turck,
ainsi que ceux de la ville d'Oran, donne le tournis aux familles, aux faibles
revenus notamment. Les marchands des fruits et légumes invoquent les mauvaises
conditions météorologiques sans pour autant convaincre. Cet argument est
vivement rejeté par la grande majorité des consommateurs qui pointent le doigt
sur la spéculation. «L'hiver est froid, mais les prix sont chauds, cette année
», fait remarquer une ménagère, dans un marché. Le poivron n'est plus à la
portée des petites bourses avec ses prix qui oscillent entre 120 et 200 DA le
kilo. Il est vrai, néanmoins, que ce n'est pas un légume de saison. «Cela fait
bien longtemps qu'il ne figure pas dans le menu de ma cuisine. A ce prix je
préfère acheter de la viande hachée surgelée», a fait remarquer une ménagère.
Le même constat a été relevé pour les oignons qui sont cédés à 50 DA et les
courgettes à 150 DA le kilo. Le prix pour un kilo de tomate varie entre 100 et
120 DA, selon la qualité, alors que ceux de la carotte et du navet flirtent
avec les 50 DA.
La pomme de terre tente de se stabiliser ces derniers jours, sur 40 DA le
kilo. Pour tenter de gérer leurs petits budgets, en évitant des dépenses hors
de leur portée, les ménagères se rabattent sur les marchands ambulants, qui
sillonnent les rues des localités côtières du littoral ouest, tout comme les
cités d'Oran, en proposant à la criée, leurs produits. Des différences de prix
variant entre 10 et 15 dinars, par rapport aux marchés essaimés à travers cette
daïra, sont relevées chez ces commerçants, atténuant un tant soit peu la
pression sur les petites bourses. La grande majorité des légumes secs, à l'exemple
des lentilles et des haricots secs, proposés à 130 DA le kilo, ainsi que les
pois chiches à 140 DA, qui constituaient l'essentiel du plat du pauvre, quelque
temps auparavant, ne font plus partie des recettes de la cuisine habituelle des
familles de smicard. «Dans le temps c'était les lentilles et les haricots secs
qui constituaient notre plat en hiver. Avec la hausse des prix, il faut faire
des calculs pour s'engager dans un sacrifice », a évoqué un père de famille
salarié dans une société.
Il importe de noter, dans ce contexte, que le chef de l'Etat, qui
intervenait lors du conseil des ministres, jeudi dernier, a appelé le
gouvernement à élargir notamment aux légumes secs, le champ d'application du
dispositif de stabilisation des prix des produits de première base. Dans ce
registre, il y a lieu de signaler également que le prix au kilo du poulet
oscille entre 300 et 320 DA dans les marchés. Des revendeurs de viande
provenant de l'abattage clandestin le proposent généralement entre 260 et 280
DA. En dépit des risques sur la santé, les petites bourses préfèrent effectuer
leurs achats auprès de ces revendeurs. «Je n'ignore pas que c'est de la viande
provenant de l'abattage clandestin, mais j'en achète régulièrement parce que ce
n'est pas trop cher et ces revendeurs accordent souvent des rabais à leurs
clients», a expliqué un père de famille. Cet état de fait suscite la
désapprobation des gérants de boucheries, qui dénoncent ce qu'ils qualifient de
«concurrence déloyale» imposée par les revendeurs des viandes blanches et
rouges provenant de l'abattage clandestin. Côté poisson, la sardine a été
cédée, hier, à 300 DA le kilo dans les marchés oranais.
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Posté Le : 06/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rachid Boutlélis
Source : www.lequotidien-oran.com