Algérie

Mercuriale: Les prix en folie à la veille de l'Aïd



Les prix des fruits et légumes ont gravi un autre palier dans la démesure, 48 heures avant l'Aïd El Adha. C'est devenu un classique des grandes tendances du marché des produits agricoles avant chaque fête religieuse, ou une longue période de jours fériés: les prix explosent, comme pris par une folie subite, n'obéissant à aucune règle commerciale.Hier sur les marchés du pays, le navet était le produit agricole le plus recherché, mais restait presque introuvable, sinon en petites quantités et de piètre qualité. Au nouveau marché central de Ténès, le navet était peu avenant, mais son prix avait atteint les 180 DA/kg samedi. Même tendance dans les autres marchés de la wilaya de Chlef, à Ouled Farès notamment. A Blida, le navet était hier dimanche proposé à 200 DA/kg, mais avec cependant une meilleure qualité, même si le prix était dissuasif. L'autre surprise de cette mercuriale de veille de l'Aïd El Adha, est le prix de la carotte, qui a atteint les 120 DA/kg, alors que le poivron était cédé entre 100 et 120 DA/kg, l'aubergine à 60-65 DA/kg, et la tomate à 65 DA/kg en moyenne. La tomate industrielle, elle, était vendue entre 35 et 50 DA/kg selon les régions: 35 DA/kg dans la wilaya de Chlef, 50 DA/kg à Blida et le grand Alger. Les prix des haricots sont également en ‘'folie'', avec des prix extrêmement fantasques: le haricot blanc, après avoir baissé à 200 DA/kg entre juillet et début août, est remonté en flèche, à 400 DA/kg, les haricots rouges à 300 DA/kg et les haricots verts à 160 DA/kg. La pomme de terre reste dans ses marges saisonnières, entre 55 DA/kg et 65 DA/kg, alors que le poivron reste haut à plus de 100 DA/kg. Selon divers marchands de fruits et légumes, la hausse sensible des prix des produits agricoles est le résultat direct d'une hausse des prix sur les marchés de gros, en particulier pour les produits les plus consommés en cette période de fête religieuse, c'est à dire le navet et la courgette, dont le prix est également lui aussi remonté à 120 DA/kg, hier, et devrait encore augmenter ce lundi, à la veille de l'Aïd el Adha.
Une surchauffe et des interrogations
Côté viandes, si le poulet enregistre une décrue sensible, entre 275 DA/kg sur pied et 350 DA/kg, la viande ovine reste encre très haute, entre 1400 et 1600 DA/kg, alors que la viande bovine reste dans la fourchette des 1400 DA/kg, et la dinde autour de 700-750 DA/kg. Par contre, le poisson reste relativement accessible en cette période, car les produits mis en vente proviennent des petits métiers et des sardiniers. A Ténès, la sardine se négociait entre 250 DA/kg et 450 DA/kg, voire 500 DA/kg certains jours, alors que le poisson, comme le pageot (jusqu'à 1200 DA/kg), le ‘'gros yeux» (800 DA/kg) ou la saupe (400-600 DA/kg) et la saurelle (chinchard, 300-500 DA/kg) n'étaient pas disponibles en grandes quantités. Par contre, la crevette était vendue à des prix intéressants, entre 1200 DA/kg pour la blanche de moyen calibre et 2000 DA/kg pour la royale. Même tendance de prix dans les grandes villes, mais avec plus de variétés de poissons, dont le loup et la dorade, provenant des élevages disséminés sur la côte ouest, entre la wilaya de Tiapaza et celle de Mostaganem, en passant par la wilaya de Chlef, de Tlemcen et Oran. En moyenne, et même s'ils n'ont pas la qualité et le goût du ‘'sauvage'', le loup et la dorade d'élevage, reconnaissable à leur taille identique, sont vendus au prix du poisson sauvage, soit entre 1.000 et 1.200 dinars/kg.
Cependant, pour les fruits, les prix restent plus ou moins de saison, avec la pomme locale entre 200 et 220 DA/kg, le raisin ‘'muscat'' entre 200 et 250 DA/kg dans les villes côtières du centre et de l'ouest du pays, la poire entre 200 et 220 DA/kg, alors que la pastèque, le melon et le cantaloup, dont la récolte bat son plein, sont cédés respectivement à partir de 20-25 DA/kg, 60-70 DA/kg et jusqu'à 100 dinars la pièce. La surchauffe des prix a en fait concerné surtout les produits du potager (tomate, navet, courgette, poivron) en particulier ceux consommés durant la fête de l'Aïd El Adha, même si dans les milieux des consommateurs on s'interroge sur les mécanismes, qui font que les prix sortent du rationnel et des règlements régissant le commerce des fruits et légumes à chaque fête religieuse, sans que les autorités concernées n'interviennent. Dans son dernier bulletin sur l'indice des prix à la consommation, l'Office national des statistiques avait indiqué que le coût de la vie avait augmenté au mois de juin dernier dans le sillage d'une hausse en rythme annuel de 4,6% de l'indice des prix à la consommation, 4,4% en mai dernier. Selon l'ONS, cette hausse serait due à l'augmentation des prix des produits agricoles. Par contre, l'indice des prix du mois de juin 2018 par rapport à celui du mois de mai 2018, a baissé à 1,1% contre 1,8% en mai par rapport à avril dernier.


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