Algérie

Mercuriale en hausse : Les explications des commerçants



Depuis plus d'une semaine, les prix des fruits et légumes, des céréales et des légumes secs se sont envolés. Une hausse qui accentue l'érosion du pouvoir d'achat des ménages.Les fluctuations des prix des produits de large consommation ne sont plus un fait nouveau. Toutefois, l'impact sur les revenus des ménages est de plus en plus important. Ceci notamment en cette période de crise sanitaire, où suite aux mesures de confinement, les revenus des foyers algériens ont nettement baissé.
Depuis une dizaine de jours, les prix des légumes secs et des céréales connaissent une hausse assez marquée. Il s'agit du riz, du blé et dérivés ainsi que les haricots et les lentilles. L'augmentation est estimée à 20, voire 25 DA. Dans les grandes surfaces, le kilo de couscous, à titre d'exemple, est désormais cédé à 150 DA au lieu de 110. Celui de 500 g est à 80 DA.
Dans le rayon légumes, la situation est la même. Si les ménages plus ou moins aisés ne ressentent pas les 20 DA de plus, ce n'est pas le cas pour les plus démunis. Les artichauts sont à 120 DA le kilo. Même prix pour les concombres, les aubergines, les navets, le fenouil et la betterave. Le citron, pourtant produit de saison, est à 160 DA le kilo. Le prix de la pomme de terre oscille entre 55 et 65 DA. La volaille n'a pas été touchée par cette hausse. Son prix est resté dans les 230 et 250 DA le kilo. Ce qui n'est pas le cas pour les ?ufs, dont le plateau de 30 unités est cédé à 360 DA, soit 12 DA l'unité.
Les commerçants expliquent
«Comparés à la même période de l'année précédente, les prix sont stables, voire en baisse. Il faut savoir que la demande sur les légumes secs baisse en début d'année. Elle connaît des pics en septembre et octobre. De facto, les prix pratiqués aujourd'hui sur le marché ne peuvent être considérés comme élevés», déclare El Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (ANCA), lors d'une conférence de presse sur les prévisions des prix et des marchés en 2021.
Il souligne que pour le sucre, celui destiné à la consommation directe, ne peut connaître une hausse, vu que son prix est fixé par l'Etat à 90 DA. «Celui réservé à la transformation, son prix est libre. Nous avons contacté les industriels, leur proposant de réduire le taux de sucre dans leurs produits et éviter ainsi toute augmentation du prix du produit fini. Cela nous évitera beaucoup de problèmes de santé publique, surtout que l'Algérien est un surconsommateur de sucre.
La moyenne annuelle est estimée à 43 kg/habitant. La moyenne mondiale est de 20 kg», ajoute-t-il. Concernant les prévisions de la mercuriale des prix pour cette nouvelle année, M. Boulenouar estime que la situation peut être maîtrisée à condition que plusieurs problèmes soient réglés. «Il faut savoir que nous sommes passés par une crise sanitaire très rude, qui a mis fin à l'activité de plus de 70 000 commerçants. La situation sur le marché n'est plus la même.
C'est la raison pour laquelle l'Etat doit mettre en place tous les dispositifs pour encourager la remise en l'état de l'activité commerciale», abonde M. Boulenouar, qui demande aux autorités de se pencher sur le problème du déficit en marchés de proximité. Il appelle à l'encouragement des importateurs à s'impliquer dans la production.
Selon ses propos, ces derniers ont les moyens financiers pour se lancer dans cette activité, ainsi qu'un réseau de distribution prêt pour écouler leurs produits. Il propose dans ce sens des facilitations dans l'octroi de l'immobilier industriel et surtout la suppression de la bureaucratie. Il prend, pour exemple, les 3000 ateliers de confection dont l'activité a connu un essor durant cette année de crise sanitaire, et la rareté des produits importés suite à la fermeture des frontières.
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