A moins d'une semaines de l'Aïd El-Adha, les commerçants mettent, comme à chaque année et à la même période, leurs affiches aux prix forts. Après quelques semaines de répit où les prix de la mercuriale ont enregistré une certaine stabilité, les prix des fruits et légumes connaissent, depuis quelques jours, une hausse vertigineuse.Une virée chez les commerçants et les marchés de fruits et légumes dans quelques magasins de détail à Alger renseigne amplement sur la flambée des prix et, surtout, sur ce qui attend le citoyen dans les jours à venir. La ménagère aura du mal à varier ses plats, tellement les prix des fruits et légumes sur les étals des marchés sont hors de portée des bourses moyennes. Ainsi, le prix de quelques produits a doublé: la tomate, qui se vendait à 50 dinars, a atteint les 80 dinars. En ce qui concerne la pomme de terre, cédée à 40 DA il y a quelques jours, voilà que de nouveau ce légume de base affiche des tarifs exorbitants. Actuellement, il est cédé entre 70 et 90 DA, soit presque le double du prix, a-t-on constaté. Le haricot vert est proposé entre 90 et 100 DA le kilo. Les autres légumes ont, pour leur part, connu aussi une hausse, la courgette est entre 80 et 100 DA, les navets et les carottes sont actuellement cédés à 70 DA, la salade verte est à 150 DA et les poivrons à 100 DA. L'oignon, pour sa part, a gagné 20 DA pour atteindre les 100 DA. Les fruits sont également touchés par cette hausse. La pomme locale est cédée entre 100 et 150 dinars le kilo, les poires locales entre 80 et 180 dinars (de très bonne qualité et saveur), alors que son prix était de 140 DA, il y a une semaine. Les bananes sont à 220 DA, alors qu'elles étaient entre 150 et 160 DA, la semaine dernière. Les petites bourses, notamment, souffrent le martyre, quotidiennement, pour espérer faire quelques emplettes, mais finissent tout de même par acheter mais en petites quantités. "Comment voulez-vous que je fasse pour nourrir ma nombreuse famille, quand les légumes atteignent de tels prix '", dira cette ménagère rencontrée dans un magasin. Et d'ajouter: "quelques jours aux pâtes, au riz et aux légumes secs semble être de mise".Marchands de fruits et légumes, détaillants ou grossistes, commerçants ou agriculteurs, chacun défend sa position à sa manière afin de convaincre les citoyens de la justesse des prix. "Avec la rareté des légumes et des fruits, c'est toute la chaîne du négoce en aval qui s'est emballée. Tous les fruits et légumes nous viennent d'ailleurs en troisième ou quatrième main", nous dira un commerçant de fruits et légumes installé à la cité El Bahia à Kouba, qui explique ainsi qu'eux aussi sont victimes, tant ils sont condamnés à réduire leurs marges. Un autre commerçant avoue plutôt qu'à cette période, tout le monde augmente ses marges. La spéculation touche tous les niveaux du commerce de gros, intermédiaire et de détail. Les explications du ministère du Commerce La régulation du marché, le phénomène de l'inflation et l'ouverture des commerces de produits alimentaires durant la période de l'Aïd el Adha, ont été parmi les sujets traités, hier, dans l'émission l'Invité de la Rédaction de la Radio Algérienne, M. Abdelaziz Aït Abderrahmane, directeur de la régulation au ministère du Commerce.Des permanences que doivent obligatoirement assurer des catégories de commerçants durant les périodes des fêtes, celui-ci précise que 34.000 parmi eux sont concernés ajoutant que 2.200 brigades ont été constituées pour relever et, par la suite, sanctionner tout manquement aux dispositions arrêtées.Amené à justifier la flambée des prix des produits alimentaires, observée la veille et durant les de fêtes, l'invité explique que cette situation concerne, tout particulièrement, les légumes et les fruits.Pour le représentant du ministère du commerce l'équation est simple : l'augmentation de la demande de ces produits induit automatiquement celle de leurs prix. Sur la lancée, il ne manque pas de signifier que les prix ne sont pas fixés par l'Etat et qu'ils " sont libres, compte tenu de la loi de l'offre et de la demande ".Plus clairement, il considère que le consommateur Algérien " doit s'adapter à cette situation ". " Je ne vois pas, dit-t-il, pourquoi celui-ci attendrait la veille de l'Aïd pour aller faire ses courses ", sauf, ajoute-t-il " pour ce qui concerne le pain et les fruits et légumes ".M. Aït Abderrahmane reconnait, d'autre part, que le réseau de distribution souffre de l'insuffisance d'infrastructures et évoque un " programme d'urgence " par le biais duquel " seront réalisés huit marchés de gros et des marchés de proximité ". Il existe, actuellement, 1.500 marchés de détail et il faudrait, selon lui, en créer 1.500 autres pour combler le déficit " pour mieux organiser les activités de commerce de fruits et de légumes ".En réponse à une question relative à l'application de marges bénéficiaires pour les produits mis sur le marché, M. Aït Abderrahmane indique que pour ce qui concerne les produits frais " on en a discuté mais pas encore pris de décision ". " Nous ne faisons attention, poursuit-il, qu'aux produits administrés dont les prix sont fixés par l'Etat.
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Posté Le : 01/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hamadiche Louisa
Source : www.lemaghrebdz.com