Algérie

Merci monsieur le ministre!



Hier, l'inquiétude est tombée d'un cran. Les esprits se sont apaisés et l'espoir d'un lendemain meilleur est né. Tout cela n'a été possible que grâce à un homme: Abdelhamid Hemdani. Ce ministre de l'Agriculture est formel «les prix des fruits et légumes devraient baisser à partir de la semaine prochaine avec l'entrée sur le marché des produits de saison».Quelle grande annonce! Merci monsieur le ministre. Que peut-on vouloir de plus' Lorsqu'au peuple qui demande du pain, on offre de la brioche, ce n'est que du bonheur! Le père de famille, lui, a pris conscience de cette chance qu'il a d'avoir des responsables dont la parole suffit pour faire disparaître tous les soucis des ménages comme par enchantement.
Alleluia! C'est ce qui aurait été rajouté dans ce paragraphe s'il s'agissait d'un conte pour enfants. Or, dans la vraie vie sur les étals, la déclaration du ministre de l'Agriculture irrite plus qu'autre chose. Pourquoi est-ce que ce responsable vient, après que les citoyens ont été saignés à blanc, pendant une dizaine de jours, leur annoncer qu'ils vont continuer à subir le diktat des vendeurs pour les jours à venir. Même s'il a annoncé la baisse des prix dans un délai d'une semaine, difficile de croire que ce sera le cas puisqu'il n'a pas tenu les engagements déjà pris avant le Ramadhan. Ce dernier avait assuré la prise de mesures nécessaires pour inonder le marché avec 1,6 million de tonnes de fruits et légumes. Il avait aussi annoncé que les offices professionnels du secteur et les services du ministère de l'Agriculture allaient ouvrir des points de vente pour assurer la distribution et permettre la commercialisation directe et sans intermédiaire entre les exploitants et les consommateurs. Mais malgré cette avalanche de promesses, le citoyen a eu droit à un Ramadhan qui ressemble aux précédents. Rien n'a changé, comme chaque année, c'est la même rengaine: spéculation, tensions, rumeurs, hausse des prix et pénurie. Le drame, c'est qu'on lui a annoncé plus d'un million de tonnes de légumes pour qu'il se retrouve à dépenser 100 DA pour le kilo de pomme de terre, 200 DA pour la laitue et 300 DA pour les haricots! Et le comble, c'est que le ministre et lors de sa tournée, hier, au niveau des points de vente de la capitale, a trouvé des explications à toutes les flambées. La tomate à 180 DA, c'est normal pour M.Hemdani qui a souligné qu'il s'agit d'un produit hors saison. Ce même produit hors saison était disponible en grande quantité à peine 10 jours avant le Ramadhan, et n'était cédé qu'à 50 DA le kilo. Pour celle de la pomme de terre, il attribue l'augmentation aux averses au cours de la semaine dernière, qui ont entravé les opérations de récolte ce qui a permis aux spéculateurs de profiter de l'occasion. De qui se moque-t-on' Il s'agirait plus des effluves du mois de jeûne qui ont donné le tournis aux vendeurs! Abdelhamid Hemdani semble oublier quelque chose d'essentiel: le citoyen ne veut pas connaître les raisons des flambées, mais la régulation des prix! Il veut pouvoir remplir son couffin, assurer un dîner à sa famille...Le père de famille qui n'a eu droit qu'à de fausses promesses ramadhanesques, n'est pas en mesure d'en entendre encore de nouvelles. Merci Monsieur le ministre!


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